Citations de Lissa Price (91)
Michael vient s'asseoir près de moi. Après avoir passé un bras autour de mon cou, il me renifle les cheveux.
- Tu sens... la cerise.
- Tu aimes ?
- D'après toi ? me murmure-t-il avec son air irrésistible. Tu me fais penser à une voiture, Callie, une belle voiture qu'on n'avait pas lavée depuis un an. Et là, tout d'un coup, tu as eu droit à la totale : lavage-lustrage, accessoires, gentes alliage et peinture métallisée. (Il donne une pichenette aux pendentifs accrochés à mes lobes.) Tu brilles de partout, mais au fond, tu es toujours la même voiture, aussi chouette qu'avant.
"Sans quitter son écran des yeux, Trax s'offre tout de même le luxe de lever une main. Oh ! Je salue l'effort ! Si, si. Geek un jour, geek toujours..."
La médecine permet toutes sortes d’améliorations sur les Enders, mais ne peut malheureusement rien à leur pauvre sens de l’humour.
"Probablement la partie de mon corps que je préfère, étant donné que les cerveaux mal foutus, ça n'existe pas. C'est vrai : qui a jamais râlé concernant les mensurations de son cerveau ? Personne. Tout ce qu'on juge c'est s'il fonctionne correctement ou pas. Moi, j'ai la chance que oui."
Vous serez totalement endormie. La locataire prendra alors mentalement possession de votre corps. Puis elle répondra à une série de questions afin que l'équipe s'assure que tout fonctionne normalement. Après cela, elle sera libre de profiter à sa guise du corps qu'elle a loué.
Je suis une imposteure. Blake est riche, je fais semblant de l'être dans mes vêtements signés de célèbres couturiers, d'habiter, soi disant, une somptueuse demeure, avec une domestique. Je dois lui dire la vérité, je le sais; ce que j'ignore, par contre, c'est la façon dont il la prendra. [...] Je le scrute du coin de l’œil. Heureusement pour lui, il ne se doute de rien, mais conduit avec insouciance. Il surprend mon regard et me sourit avant de reporter son attention sur la route. Le dos calé contre le dossier, je m'enivre de l'odeur de cuir neuf.
Cendrillon a-t-elle craché le morceau au prince, en plein bal, pendant qu'elle virevoltait dans sa magnifique robe? A-t-elle, ne serait-ce qu'envisagé de lui dire: au fait, Prince, le carrosse n'est pas à moi, je ne suis qu'une sale petite boniche en sursis? Non. Elle a profité de sa soirée.
Puis elle s'est éclipsée, passé les douze coups de minuit.
Imagine un peu ce que ça fait de haïr ton propre corps.
J'ai l'impression qu'il me retient prisonnier. Qu'il m'étouffe.
-Je suis venue parce qu'il faut que je te parle d'un truc, poursuis-je.
-Moi aussi. Tu te rappelles tous ces moments qu'on a passés ensemble. Moi, j'ai tout oublié.
-Ça n'a plus d'importance.
-Pour moi, si. (Il sort son téléphone de sa poche.) Cette photo de nous...
Il me la montre et nous la contemplons un instant en silence. L'image nous représente tous les deux, enlacés, heureux. La parfaite évocation du bonheur.
D'un bonheur factice. Car sous le visage de Blake se cachait en réalité le Vieux.
La vue de cette photo me cause trop de peine. Je préfère détourner le regard.
On dit qu'on peut juger un homme à l'aune des entreprises dont il est actionnaire. Eh bien, le sénateur est de mèche avec le dirigeant de Prime Destinations. Le Vieux, comme ils l'appellent.
Les précieuses roses de ma mère, mortes ! Les buissons ressemblent aujourd'hui à des squelettes tendant leurs bras décharnés dans l'espoir vain qu'on vienne les sortir.
Donnez un masque à un homme et il vous dira la vérité.
- Maintenant, cesse de gamberger autant et profite. [une Ender, à Callie]
Facile à dire pour elle.
Le verbe "profiter" ne fait plus partie de mon vocabulaire depuis longtemps.
L'époque du gloss, des paillettes et des soirées entre copines est définitivement révolue.
Je ne cherche plus qu'une unique chose aujourd'hui : survivre.
C’est mon double, ou presque, à quelques années près. Une orpheline sans espoir, affamée, qui se contente des restes, et à la merci d’une société plus soucieuse de ses chiens errants que de sa jeunesse.
Maman disait toujours : il suffit de regarder comment un garçon se comporte vis-à-vis de sa mère pour savoir comment il te traitera plus tard.
Et quoique mon aspect ait changé, je suis toujours le même. Dans le fond, qu'est-ce qui me définit? La peau? Une séance de laser suffit à la transformer. Les muscles? Ils sont faciles à développer grâce aux appareils électromédicaux. La graisse? Un traitement par le froid et hop, elle disparaît. J'espère que je suis bien plus que tout ça réuni. Plus que ça, répète-t-il en désignant le corps de Jeremy Stone d'un geste englobant. Je suis ce que je pense. Ce que je crois. Ce que je ressens.
Maintenant, sois sympa et rends-moi mon vieux corps de grosse. Il ne paie pas de mine mais c’est le mien.
Il me fait penser à un astronaute qui aurait perdu le câble le reliant à la navette et n'aurait plus qu'une seule chance de rattraper son cordon de sécurité, s'il ne veut pas sombrer dans le néant pour l'éternité. Je connais ce sentiment, cette sensation de panique, quand le temps s'allonge. Les secondes deviennent des jours, des mois, des années ; on se sent oppressé, non pas par une personne mais par dix, cent, mille, tout un quartier, une ville, jusqu'à ce qu'on en arrive à douter de la planète entière. Et la dernière question qui nous passe par la tête, au moment de toucher presque du doigt ce fameux cordon de sécurité, c'est : si je survis, pourrais-je réparer les pots cassés ? Seul un "oui" peut encore me réconcilier avec l'humanité.
Il entrelace ces doigts aux miens, m'attire près de lui et se penche sur mon visage pour m'embrasser.
Nos lèvres se joignent. Il m'embrasse en tant que lui-même. Sans intermédiaire de Blake ou de Jeremy.
Sans porter de masque.
C'est le paradis.
Ensemble, nous nous dirigeons vers notre destin, un destin dont nous serons désormais les maîtres.
Mon ennemi est ancré dans ma tête, inaccessible et invulnérable.