Citations de Liz Kessler (25)
Il serait temps que le monde cesse de porter un jugement sur les gens à cause de la personne que le hasard a voulu qu'ils aiment. L'amour ne fait pas de discrimination, pas plus que la loi ne devrait en faire. Ni dans ce pays. Ni dans ce monde. Ni dans cette vie.
– Papa, c'est moi, c'est tout. C'est simplement ce que je suis, qui je suis. Et ce que je veux être.
Accepte-le, Accepte-moi.
Papa et maman me rendent folle. Ils se sont encore disputés et n'ont pas dit un mot depuis trois jours.
Le dîner est un cauchemar. Un cauchemar silencieux.
Maman est perchée, façon martyr, sur un tabouret à l'autre bout de la cuisine, alors que papa et moi sommes assis à table. Il lit le journal en mangeant et elle regarde ostensiblement par la fenêtre.
Ça fait des moi que ça dure. La situation s'arrange un peu pendant quelque temps, puis explose à cause d'un détail infime et l’atmosphère devient si glaciale que le pôle Nord pourrait passer pour une croisière aux Caraïbes.
Melle Murray me regarde avec une telle intensité que je me demande si elle ne m'entend par réfléchir.
– Enfin ! S'exclame-t-elle.
Elle me tend alors les bras. Je lâche la main de Jayce pour aller vers elle. Je lui tombe dans les bras et elle me serre très fort. Puis elle s'écarte en me tenant toujours et me regarde droit dans les yeux.
– J'attendais que tu me le dises.
Être roi ne vous donne pas le droit de laisser une jeune fille innocente se faire dévorer par votre monstre adoré !
Je t'apprécie, c'est vrai, admet Melle Murray. Bien sûr que je t'apprécie, mais pas…
J'ai hâte de la revoir. Je suis ravie que les cours reprennent dans quelques jours. Quoi ? Je viens vraiment de penser ça ?
Pendant tout ce temps où j’ai cru qu’elle représentait mon avenir, je me trompais. Elle a été la porte qui s’ouvrait sur mon avenir. Mais j’ai franchi cette porte à présent et je suis prête à la refermer derrière moi.
En vérité, j'avais senti quelque chose qu'il n'avait pas vu, et j'avais vu quelque chose qu'il n'avait pas senti. Je ne comprenais pas ce qui m'était arrivé, mais une chose était sûre : jamais je ne remettrais les pieds dans une piscine.
- Bon ben voilà ce que je propose. Pourquoi ne pas répondre à la question que vous pensiez que j'allais vous poser, et je verrai si je peux deviner laquelle c'était ?
- Entendu alors. Oui.
- Oui, quoi ?
- Oui. C'est la réponse.
A mon tour d'éclater de rire.
- Bon, ben c'est un peu plus précis.
- Quoi ? Tu veux en savoir plus ?
- Ca pourrait peut-être m'aider.
- D'accord.
Il faut que je sorte d'ici.
- (...) Vous n'êtes même pas foutus de m'engueuler sans transformer ça en une prise de bec entre vous.
Il y a quelque chose dans sa manière de sourire. Rien à voir avec le sourire hypocrite de ma mère ou celui de Cat quand elle magouille un truc. Chez Mlle Murray, c'est comme un éblouissant rayon de soleil. Et là, maintenant, alors que ma vie est si sombre, j'ai besoin d'un peu de chaleur.
Peut-être que rien n'est aussi simple que l'image qu'on en a. Peut-être que tout a une face cachée, une chambre secrète qu'on découvre par hasard en ouvrant une porte dissimulée.
J'ai envie d'emballer ce qu'elle vient de dire et de le rapporter chez moi C'est comme un cadeau
- (...) Et quand est-ce que vous vous souvenez de ma présence ? Justement quand je ne suis pas là, sérieux !
J'ai envie de retirer mes paroles, mais je n'ai pas d'autre endroit où les caser, alors je les laisse là, en suspens.
(...) me demandant si c'est mal élevé d'être la première à quitter sa propre fête d'anniversaire.
Melle Murray s'affaire à ranger des papiers et ne laisse pas la tête à notre passage. Je devrais être ravie de m'en tirer sans avoir été cuisinée sur le dernier cours. Au lieu de ça, je me sens minable. Est-ce qu'elle m'ignore ? Est-ce qu'elle est contrariée parce que j'ai séché ? Ou est-ce que je me surestime, alors qu'elle n'est pas obnubilée à ce point par ses élèves ?