Citations de Lola Shoneyin (24)
Bref, j’étais là, adossée contre un mur du marché de Bodija, quand un homme m’a demandé si je connaissais Jésus......“Non.”.........“Je suis née musulmane.” Je ne voulais pas de sa sollicitude. “Alors laisse-moi t’offrir un Coca-Cola et te raconter ce qui arrive à ceux qui meurent sans avoir reconnu Jésus comme leur Seigneur et leur Sauveur.” Il avait une bible coincée sous une aisselle. Son tee-shirt était décoloré et son jean trop court d’au moins cinq centimètres. Il semblait lui-même avoir besoin de la grâce de Jésus, alors, même si j’étais touchée par sa générosité, je me méfiais de son intérêt pour mon salut.
Seuls ses poings serrés sur ses hanches laissaient deviner ce qu’elle cachait derrière ses yeux plissés et son sourire figé.
Une vraie femme doit toujours faire ce qu'elle, et elle seule, veut, quand elle le veut.
"Pourquoi les chauves-souris volent juste à la tombée de la nuit ? avais-je un jour demandé à maman.
- Parce que ce sont des sorcières ailées. Les sorcières, ça vole à la tombée de la nuit."
Ce n’était pas une réponse satisfaisante pour une enfant de neuf ans. "Mais les chauves-souris, ce ne sont pas des sorcières ?
- Si, parce qu’elles se suspendent la tête en bas. Si tu restais la tête en bas, que t'arriverait-il ?
- Je mourrais?" avais-je demandé, inquiète. J'avais laissé tomber les bons haricots dans le tas de mauvais.
"Tout à fait, tu mourrais? Mais elles, non. Elles peuvent dormir la tête en bas parce qu'elles ont des pouvoirs maléfiques. Arête de discuter et trie les haricots, Bolanle.
[...] l'idiot tombe dans le piège qu'il a tendu de ses propres mains.
[...] les gens c'est comme les cours d'eau. Ils prennent des trajectoires différentes mais finissent par se retrouver dans l'océan.
C'est ça le point faible des méchants, ils oublient que la terre tourne, et que les gens tournent avec elle.
La nuit donnait libre cours à ce que les convenances retenaient le jour.
Les enfants n'ont pas su dissimuler leur déception en me voyant, mais Baba Segi n'a semblé rien remarquer. Il a bombé le torse et a demander à l'assemblée de saluer leur nouvelle tatie. Les filles ont exécuté une révérence brusque et les garçons m'ont adressé un rapide salut.
"Baba Segi, ils tiennent tous de toi, trait pour trait, ai-je dit.
- A quoi de petits léopards peuvent-ils ressembler, sinon à un grand léopard ? [...]"
Les hommes sont si faciles. Ils croient tout.
Cela m'a fait sourire car nous n'allions jamais à l'église. D'après maman, il était honteux pour une femme d'aller à la messe sans son mari et, selon papa, le dimanche était un jour de repos, ainsi que la Bible le stipulait.
- Avant que tu partes, mon fils, j'ai une chose à te dire. " Baba Segi avait pris la parole de façon soudaine, les yeux étrangement fébriles. " Garde ces mots dans la main gauche pour ne pas les effacer en mangeant de la droite : quand tu seras en âge de te marier, prends une épouse, une seule. Et quand elle te causera du tracas, ainsi que le font toutes les femmes, souviens-toi qu'il est préférable d'avoir une seule source d'ennuis.
Les hommes ! Ils passent leur temps à vous déposséder de ce qui vous appartient.
Comment garder ma contenance alors que mon destin se déroulait devant moi tel le proverbe des mangues ? "Ecoute, déclara le roi, la chair de ces grosses mangues jaunes confère la vie éternelle. Mais attention ! Les racines de l'arbre sont empoisonnées. Seuls les plus forts et les plus courageux vivront après avoir mangé ses fruits". Pourrait-on se targuer d'être fort et courageux avant d'avoir goûté ces mangues et survécu à l'expérience ?
Les hommes sont ainsi. Ils s'imaginent au centre du monde et de toutes les préoccupations.
Quiconque touche à mes fils ne vivra pas pour le raconter.
Le vieillard qui chie par terre ne se rend compte de rien, dit-on, en revanche, la puanteur reste ancrée dans la mémoire de la personne qui nettoie. Certains d'entre nous sont nés pour chier et les autres, [...], pour nettoyer.
Nous avons des choix difficiles et cruels à faire en ce bas monde. Parfois nous n'avons pas le choix.
Tout ce qui vole finit un jour ou l’autre par tomber avec la pluie.
Les gens c’est comme les cours d’eau. Ils prennent des trajectoires différentes mais finissent par se retrouver dans l’océan.