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Citation de collectifpolar


Voyez, mesdames et messieurs ! La Big Easy* dans toute sa décadente splendeur !
Frank Guidry s’arrêta un instant à l’angle de Toulouse Street pour se chauffer à la lueur des néons de la fournaise. Il avait vécu à La Nouvelle-Orléans pendant la majeure partie des trente-sept années qu’il avait passées sur cette Terre, mais il sentait toujours le scintillement crasseux du Vieux Carré français, sa perpétuelle effervescence, déferler dans son sang avec la puissance d’une drogue. C’était un mélange de bouseux en virée en ville et de citadins du cru, de petites frappes guettant le passant à dépouiller et d’arnaqueurs de tout poil, de cracheurs de feu et de magiciens. Une go-go danseuse était alanguie sur la balustrade en fer forgé d’un balcon, au premier étage. Elle avait un sein à l’air, échappé de son déshabillé à paillettes, qui oscillait comme un métronome au rythme du trio de jazz qui jouait à l’intérieur. La basse, la batterie et le piano interprétaient Night and Day à un rythme endiablé. Mais c’était ça, La Nouvelle-Orléans. Même le pire orchestre dans le boui-boui le plus minable de la ville savait swinguer, mon vieux, vraiment swinguer.
Un type déboula dans la rue en criant à l’assassin. Sur ses talons, une femme, qui brandissait un couteau de boucher et vociférait, elle aussi.
Guidry esquissa un pas de côté pour les laisser passer. Le flic 12 qui faisait sa ronde au coin de la rue bâilla. Le jongleur devant le 500 Club ne laissa même pas tomber une balle. C’était un mercredi soir comme les autres sur Bourbon Street. »
* :  Surnom donné à la ville de La Nouvelle-Orléans (la « Grande Nonchalante »). (Toutes les notes sont du traducteur.)
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