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Citation de CeCedille


Un boa avait élu le dégrad et s'y posait à l'aube pour guetter son gibier. Il ne faut pas troubler un boa à l'affût. C'est une bête, respectable, large et lisse comme le tronc d'un jeune arbre, et qui se détend avec la rapidité élastique d'un lasso, ce qui peut causer des surprises aux indiscrets. Le boa avait choisi cette place d'affût. Un gendarme eut le tort de la lui disputer. Ce gendarme n'avait pas le sens de l'à-propos. Le dit pandore vint, chaque matin, prendre l'affût à côté du boa, que d'ailleurs il ne distinguait pas d'un tronc d'arbre. Les coups de fusils malencontreux chassèrent les paks, les agamis, les flamants et toutes les bonnes nourritures du serpent. Le boa, un beau jour, tandis que le gendarme ajustait son gibier, se déclencha à la manière d'un ressort de montre et noua sur l'infortuné, sa giberne et son fusil, un de ces nœuds qu'il est malaisé de défaire. Un boa commence par enduire sa proie d'une bave visqueuse qui facilite la déglutition; ce faisant, il la malaxe entre ses vertèbres. Un compagnon du pandore survint et d'une balle bien placée interrompit la préparation. On dégagea le corps gluant de bave hors des anneaux. Un médecin en fit l'autopsie. Il déclara que les os du gendarme avaient été moulus fin comme de la farine de froment.
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