Aux termes du code de justice militaire, le déserteur est celui qui, effectivement mobilisé, a quitté son corps et ne l’a pas rejoint au bout de quelques jours « d’absence illégale » qui lui sont accordés, dans le cas où il se serait égaré ou aurait subi des incidents de circulation, notamment à l’occasion de ses permissions. En deçà de ces délais, les sanctions restent du domaine disciplinaire et sont l’affaire du chef de corps. Au-delà, la désertion est qualifiée et relève du conseil de guerre. La justice ne condamne pas à mort pour désertion, mais pour abandon de poste. À ce titre, seuls les déserteurs « à l’ennemi » ou « en présence de l'ennemi » risquent donc leur vie. Les déserteurs de l’intérieur, quant à eux, qui sont les plus nombreux, risquent une peine de travaux publics.
Contrairement aux troupes, on n’exige pas des gendarmes qu’ils soient parfaitement glabres. Le port de la moustache reste obligatoire dans les prévôtés comme dans la départementale, y compris à l’heure où l’on ordonne à de prétendus « poilus » de se raser pour porter efficacement le masque à gaz.
Durant la bataille, les gendarmes suppléeront à la pénurie des cadres officiers et sous-officiers. Le général fait appel à leur dévouement pour maintenir les hommes sur la ligne de feu et forcer, au besoin, leur obéissance.
Dès que son unité a constaté l’irrégularité de son absence, le déserteur fait l’objet d’un avis de recherche télégraphique, dit signalement numéro 1.