L’hygiène est bien évidemment de rigueur, même – et surtout – lorsque le patient est un SDF.
Quand un SDF arrive au service d’oncologie à la suite d’un diagnostic de cancer, c’est normalement via les urgences. Et quand il arrive à ces fameuses urgences, c’est qu’il arrive de la rue, dans laquelle il vient de passer un certain temps.
À force d’être toujours en situation de stress, quand une telle péripétie prend place, le rire détend et permet à l’équipe de retrouver de l’énergie qui lui permettra d’affronter, ensuite, une autre situation réellement dramatique.
Il y a les moments happy : c’est l’histoire d’une fécondation in vitro qui fonctionne, ou d’une transplantation cardiaque réussie, ou d’un accouchement…
Mais rien n’est alors fini. Bien au contraire.
Il y a les moments end : c’est la perte d’un organe ou d’une fonction ; c’est la mort subite, ou la mort consécutive à une maladie ; c’est la mort programmée… Il n’y a pas de place, ici, pour le happy. Il y a du soulagement, tout au plus.
Last, but not least, il ne faut surtout pas donner l’impression à ces gens que l’on se moque d’eux. Il faut amener ces vieux enfants à comprendre que, aux urgences, nous traitons cette affaire tout aussi sérieusement que nous traiterions un infarctus.... Il est essentiel que leur confiance reste entière. C’est seulement ainsi qu’ils accepteront le diagnostic qu’on leur présente.
L’HP est le diminutif d’hospitalisation provisoire. C’est une salle où on trouve quelques lits séparés parfois par un rideau, parfois par une cloison : l’agencement de ces petits espaces permet d’installer les patients pour observation, quand leur pathologie ne réclame que peu de surveillance, le diagnostic étant établi et le danger écarté.