jardin et pâquerettes
ombre maternelle sous la véranda
(Postface)
il me plaît infiniment que, dans cette méditation sur le temps, l’artiste, pour des raisons techniques que je ne comprends pas, ait choisi d’utiliser des films périmés, dans une nouvelle acrobatie à l’égard du temps dont, à l’évidence, elle a su se faire un allié. Et si le temps n’est plus violence, il n’est plus même abstrait, il n’est plus même arrachement. Il devient le mouvement naturel de la vie, la dynamique de nos vies.
Retards, courses, attentes, désespoirs, arrachements, départs, on sent, bien sûr, en arrière-fond, en arrière-monde, tous ces temps morts, tous ces gouffres possibles au-dessus desquels le regard danse et trouve des éclats de lumière à retenir, qu’on n’aurait pas cru possibles, qu’on n’aurait pas imaginé. Nous ne sommes pas dans un décor. La vie est là, avec sa palpitation qu’on sait tragique dans les volutes sombres d’un nuage d’orage qui ne manquera pas d’éclater. Des fontaines citadines et urbaines lancent leur eau qui va retomber, qui ne retombe pas. Pas encore. Et cette suspension peut durer tant qu’on regardera l’espace de la représentation.
Gare Lille-Europe - mois de février. bâtiment bétonné aux allures de château
Il fait froid
balade en contre-jour et vent discret
l'herbe fraîche sous nos pieds