Chapitre 5 :
«… – Maeve, retourne à ton poste.
– D’accord, dis-je, perdue.
Il fronce les sourcils.
– Et ne rentre plus jamais dans ce bureau sans que j’y sois, compris ?
– Pas de problème.
Encore une fois, son front se plisse.
– Tu vas bien ?
– Parfaitement bien. Je… je… Bonne journée.
Je me précipite hors de la pièce, ferme la porte derrière moi et m’appuie contre le battant une seconde afin de retrouver mes esprits. Mais que vient-il de se passer ? Comment se peut-il que Jay me fasse un effet pareil ? C’est mon patron !
Je ne le supporte pas.
Il ne me supporte pas.
Nous ne nous supportons pas.
Donc, pourquoi ?
Troublée, je redescends dans le patio où Janet m’attend devant le comptoir. … »
Chapitre 2 :
«… – Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous avez fait de Liv ? lui dis-je en retroussant le nez.
– Maeve, commence-t-elle, quand bien même Mane voudrait que ses employés inspirent ses clients et laissent libre cours à leur style, Jay, lui, aime les choses simples. Les tatouages, les piercings, ce n’est pas son truc. Il préfère que les serveuses soient habillées de manière classique. Et comme c’est lui qui dirige vraiment le club, il vaut mieux se ranger de son côté.
– Et tu te plies aux désirs d’un mec qui risque de te virer si un gros plouc te fout la main au cul ?
– J’essaie de me le mettre dans la poche pour que, justement, il évite de me virer à cause d’un… client un peu trop entreprenant.
– Je sens que je vais l’adorer, ce type.
– C’est bien ce qui me fait peur.
– Comment ça ? … »
La seule chose que je ne pourrai pas affronter, c'est d'être à côté de toi et de ne pas pouvoir t'aimer comme je le souhaite. Alors oui, peu importent les conséquences. Dis-moi que c'est ce que tu désires aussi, Lenny.
Comme je l'avais pressenti, le plus dur, c'est le manque que je ressens. Le manque de Lenny. De sa peau, de sa chaleur, de son odeur si particulière. De son air renfrogné. De sa mine grave, de son sérieux. De son rire cristallin. De son putain de caractère, aussi.
Mais maintenant, je ne suis plus sûr de rien. Je sais que, dans le fond, les raisons évoquées pour que nous ne soyons pas ensemble sont sérieuses, mais ce que je ressens pour elle... l'est tout autant. Du moins, c'est ce que mon coeur me crie depuis des jours.
En jouant les protecteurs avec moi, il doit sans doute se sentir exister. C'est comme s'il avait besoin de jouer ce rôle avant de se replonger dans une partie de jambes en l'air. Dante ne pense en vérité qu'à Dante.
Choquée par la mélancolie que j'y aperçois, j'oppose ma main sur la sienne, sans réfléchir. Ce geste le fait s'écarter, alors je remue les doigts, mais il les attrape et les serre dans sa paume.