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Citation de AuroraeLibri


Dans le message chrétien, l'amour occupe la première place. c'est lui qui sauve, lui aussi, ou son manque, ou ses déviations, qui peut nous perdre et nous vouer à la damnation. C'est là ce qu'indique assez clairement la première Epître de jean (1 Jean 1, 9-10, 1 Jean 2, 11 sqq):

" Celui qui prétend être dans la lumière tout en haissant son frère est encore dans les ténèbres. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière et il n'y a en lui aucune occasion de chute (...) Car tel est le message que vous avez entendu dès le début : nous devons nous aimer les uns les autres (...) Nous savons, nous, que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères. celui qui n'aime pas demeure dans la mort."
(...)

Dans sa première encyclique, Deus caritas est ("Dieu est amour"), qui emprunte son titre à la première Epître de Jean que nous avons citée, le pape Benoît XVI a posé à propos de ces textes, et notamment de ladite Epître, quatre questions qui vont directement à l'essentiel, quatre questions auxquelles il apporte des réponses fermes et clairs d'un point de vue chrétien Voyons les questions et envisageons pour commencer les réponses qui leur sont données à partir de la foi en un Dieu d'amour, avant de nous demander quelle signification elles pourraient bien avoir encore de nos jours d'un tout autre point de vue, celui des Gentils, des non-croyants et du monde de la laicité dans lequel vivent nos sociétés démocratiques.

Première question : le christianisme, quand il parle d'amour, entend-il la même choses que tout un chacun dans le "monde réel"? L'amour, comme l'Etre chez Aristote, s'entend en plusieurs sens : on peut aimer la justice ou sa patrie, le bien ou le vrai, les beaux paysages ou les belles oeuvres d'art, mais quel rapport avec ce qu'on entend le plus souvent par le mot amour, à savoir la passion amoureuse, qui inclut l'Eros, entre un homme et une femme ? Bref, le mot est-il équivoque ou univoque, et quel est à cet égard l'enseignement de Jésus-Christ ?
Deuxième question, qui fait directement suite à la première : quelle place, dans l'amour chrétien, pour la passion érotique ? Le christianisme n'a-t-il pas depuis toujours, comme le lui reproche Nietzsche, rejeté éros de toutes ses forces, le condamnant comme impur et fautif a priori ? Du reste, (...) le terme n'apparaît jamais, pas une seule fois, dans le Nouveau Testament. Et si cette lecture nietzschéenne n'est pas la bonne (bien que, comme le reconnaît le pape, une telle tendance à nier l'éros existe indéniablement au sein de l'Eglise), quelle place convient-il de lui accorder dans la relation entre hommes et femmes ? Comment situer éros par rapport aux autres mots de l'amour, philia, mais surtout par rapport à agapè, le terme que Jean utilise pour désigner Dieu -o Thèos agapè estin : Dieu est "agapè", amour (Deus caritas est) ?
Troisième question :comment comprendre les paroles du Christ que nous venons de citer selon lesquelles les deux commandements -aimer Dieu, aimer son prochain- ne font qu'un ? En quoi aimer Dieu et aimer les autres sont-ils liés entre eux au point d'être finalement identiques ? En quoi sont-ils fondateurs par rapport à la loi et aux prophètes ?
Quatrième question: comment peut-on aimer Dieu, alors que nous ne le voyons pas, qu'il n'est pas un être de chair et de sang ? Et cette question se dédouble en une autre : comment l'amour pourrait-il faire l'objet d'un commandement, alors qu'il semble être d'abord et avant tout un sentiment qui s'empare de nous, nous gagne pour ainsi dire à notre insu et ne saurait à ce titre être forcé par la volonté ?

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