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Critiques de Luce Van Torre (8)
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Louise Grouès : Tout le ciel bleu, tout le ci..

Louise Grouès est née 1868 d'un père né dans une petite commune des Hautes-Alpes trente-neuf ans plus tôt et d'une mère née en 1835 à Grigny au sud de Lyon. le père meurt en 1887 et la mère en 1911. Louise reste en nourrice un nombre de mois ou d'année qu'on aimerait bien connaître, elle vit très mal cette séparation avec une femme attentive à elle car elle trouve après une femme d'une "hautaine condescendance" (ce sont les mots même de Louise).



L'ouvrage nous conte la vie d'une féministe de la Belle Époque, issue d'un milieu d'artisans très catholiques. Elle réside à Lyon jusqu'en 1894 et fera des séjours au Mexique de 1895 à 1900 puis de 1914 à fin 1916 car son frère et son oncle s'y sont faits commerçants.



De la Révolution mexicaine, Louise ne voit que les effets désastreux sur la prospérité du groupe dit des Barcelonnettes, ces Alpins (souvent issus des alentours de la vallée de l'Ubaye) qui sont partis faire fortune au Mexique.



Aujourd'hui, malgré en particulier un rapport "Carrières accessibles et ignorées des femmes" qu'elle présente sous son nom de plume Héra Mirtel en 1908 au Congrès national des droits civils et du suffrage des femmes tenu à Paris en 1906, une oeuvre plus journalistique que littéraire si Louise a une place dans l'histoire c'est celle du faits divers. En effet devenue Louise Weissmann-Bessarabo, elle assassine son second mari (avec plus ou moins la complicité de sa fille issue d'un premier mariage) fin juillet 1920. le corps est retrouvé dans une malle qui a fait le voyage de Paris à Nancy par le train le 4 août. Il semblerait que Louise ait voulu prévenir le risque de voir sa fille tomber dans les bras de son mari. Ce dernier est un israélite originaire vraisemblablement des environs de Bucarest.



Comme le premier mari de Louise est mort officiellement de suicide en mars 1914, une enquête est diligentée afin d'établir s'il ne s'est pas agi là en fait d'un meurtre, on conclut au non-lieu. Il semblerait que la presse se déchaîne contre cet "assassin, spirite, féministe (…) graphomane" mais Luce van Torre ne donne qu'un exemple, et encore sans citer le journal en question. Condamnée à vingt ans de prison et quitte la prison Saint-Lazare pour celle de Rennes où elle séjournera neuf ans avant de mourir. de fin mars à début avril son cercueil est bloqué en la gare d'Antibes, aucun cimetière ne veut l'accueillir, une fin qui n'est pas sans rappeler que Georges Bessarabo (né en fait Ismaël Weissmann) a passé plus d'une semaine dans un coffre avant d'être enterré.



Faute de prendre les moyens d'expliquer le passage de Louise dans le camp des jusquauboutistes, Luce van Torre condamne (en dressant d'ailleurs un portrait de la France de 1917 plus caricatural qu'historique) Louise Grouès pour entre autre son absence de solidarité avec Hélène Brion. Outre le fait qu'elle en aurait appris plus sur Hélène Brion et donc évité d'écrire des choses peu appropriées sur elle (voir plus bas), Luce van Torre aurait pu lire page 108 de "Combats de femmes 1914-1918" aux éditions Autrement sous la plume de Michelle Zancarini-Fournel:

« Dans leur majorité, les féministes ont développé un patriotisme et un civisme à toute épreuve et ont participé activement à l'Union sacrée. (…) (Hélène Brion est) jugée en conseil de guerre en mars 1918 pour "défaitisme" dans le cadre de son activité syndicale ».



La présentation fait très amateur pas éclairé. Les notes de bas de page ne sont pas numérotées, un astérisque les signale, elles sont d'une présentation toute personnelle ; on les trouve en annexe 6 (il y a 8 annexes) alors qu'elles devraient suivre le corps du texte. Je n'ai pas trouvé de table de matières. L'annexe 4 des noms cités propose un classement par prénom et comme l'auteure n'a pas fait l'effort de trouver quelques prénoms comme celui du général puis président de la république mexicaine Oregon, ou le personnage est connu sous un pseudonyme avec un seul mot, on a un classement bouleversé. Ainsi se suivent : Mme Gustave Goldschmidt, Mme Vincent, Myrtle Gonzales, Murtle Reed, Myrtle Stedman, Nelly Roussel, Obregon, Olympe de Gouge, Pancho Villa. On remarquera que pour un livre abordant la question du féminisme, un personnage féminin cité peut être présentée uniquement avec le nom et le prénom de son mari.



Il va sans dire, mais c'est mieux en le disant que l'on n'a aucun renvoi à la ou les pages où sont cités des gens célèbres. C'est d'autant plus regrettable, que Luce van Toeer a fait un très louable effort de proposer en général de deux à six lignes sur chacun des personnages en question. Même si plus elle fait long, plus elle va dans des affirmations douteuses, dire qu'Hélène Brion est accusée de collaboration avec les Allemands (et non "les allemands") est totalement inapproprié à la situation de 1917 et au contenu des accusations portées alors contre l'institutrice pantinoise. Dans le texte même, on retrouve parfois des approximations regrettable, ainsi page 173 Marcel-Edmond Naegelen est présenté en 1913 comme député socialiste alors qu'il le deviendra près de trente ans plus tard et du Bas-Rhin qui n'existe plus en 1913 puisque nous sommes en Alsace-Lorraine.

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Louise Grouès : Tout le ciel bleu, tout le ci..

Dans l’épilogue Luce Van Torre s’interroge :



« Et au nom de quoi devint-elle criminelle ? Au nom de la suprématie de la femme sur l’homme ? Et qui tua-t-elle ? Cet homme qui de par son existence, ses prétentions de mâle, la niait ? Ou l’image d’elle-même qu’elle lisait dans son regard, et qui la révélait femme vaincue, impuissante, qui avait subi, accepté cette violence masculine qu’elle prétendait combattre et qui s’était reniée, cette femme idéale qu’elle n’avait pas du être ? Par orgueil, ambition, vénalité. Tuant Georges Bessarabo et se détruisant elle-même ». (page 235)



En vérité si Louise Grouès (de son nom de jeune fille) intéresse aujourd’hui ce n’est pas seulement pour une histoire de malle, mais aussi pour son action de féministe contre le mâle dominant et en conséquence de femme de plume (plus journaliste qu’écrivaine). Louise Grouès nous amène à Lyon où elle passe l’essentiel de son premier quart de siècle (ponctuellement elle se rend dans les Basses-Alpes où résident ses grands-parents paternels), au Mexique de 1895 à 1900 et de 1914 à 1916, à Paris à la Belle Époque, dans la seconde partie de la Première Guerre mondiale et au début des Années folles. Cela permet de découvrir le milieu clérical lyonnais, les troubles révolutionnaires au Mexique que Louise Grouès ne comprend pas (car ils vont à l’encontre des intérêts des émigrés français d’origine alpine, milieu auquel elle appartient), le féminisme à la Belle Époque et le crime d’une femme trompée et inquiète de voir sa fille d’un premier mariage devenir la maîtresse de son second mari (un juif originaire de Roumanie Ismaël Weissmann se faisant passer pour Georges Bessarabo).



Au n°3 du square La Bruyère à Paris le 30 juillet 1920, eut lieu l'"affaire Bessarabo" ; un homme d’affaires est assassiné par son épouse une femme de lettres, fer de lance du féminisme radical dans les années qui précèdent la déclaration de guerre d’août 1914. Si le livre n'est pas centré sur cet évènement, il consacre une place négligeable à lui et à ses conséquences.



Il s’agit là d’un livre qui permet d’aborder de façon un peu superficielle à la fois le personnage et l’époque Louise Grouès vit. Qu’on en juge page 203 où on n’apprend strictement rien sur le contenu de l’ouvrage "De la Patrie à la Matrie" publié en 1920 alors qu’est porté un jugement négatif sur celui-ci :



« Elle reprend la plume pour de nouveau affirmer la suprématie du matriarcat. Un système de pensée obsessionnel, qu’elle ne critiquera jamais. Une pensée fossilisée qui n’évolue pas et ne s’adapte pas. Elle écrit un texte, en 1917, De la patrie à la Matrie et l’autoéditera en 1920 avec une tendre dédicace à sa petite-fille Marie-Louise Benavides ». (page 203)



Il faut se reporter aux pages 157 et 158 pour inférer très vaguement une partie du contenu possible du livre. L’ouvrage généraliste de Christine Bard "Les filles de Marianne : histoire des féministes 1914-1940" nous en dit bien plus page 115 sur les idées portées par le livre et l’état d’esprit dans lequel se trouve Louise (Héra Mirtel de son nom d’écrivaine) peu avant qu’elle ne passe à l’acte :



« Ainsi la poétesse Héra Mirtel, qui publie en 1920 aux éditions de la Matrie "De la patrie à la matrie ou du bagne à l’éden", où elle évoque l’âge d’or révolu du "temps de la Matrie, qui précéda de plusieurs siècles la Patrie où régna la Mère, qui précéda de plusieurs siècles la Patrie où règne le Père, chaque femme croyait enfanter des frères et des sœurs aux enfants des autres femmes". L’enfer patriarcal est symbolisé par une femme dépravée qui séduit les hommes rn leur ôtant toute volonté. La spectatrice de cette décadence crée une colonie matriarcale fondée sur des règles saines. Elle oppose la maternité, symbole de la régénération morale, à la sexualité, assimilé à l’"ordure", avec quelques images antisémites à l’appui».



En résumé, on est dans une biographie qui prend des contours qui s’approchent plus du roman historique que d’un livre d’historienne. Bref ce n’est pas certain qu'avec ce livre la pensée de Louise Grouès retrouvera la place non négligeable qui devrait être la sienne dans l’histoire du féminisme à la Belle-Époque. Toutefois le grand public trouvera un plaisir à la lecture du récit d’une vie aventureuse et les féministes ainsi que les historiens auront envie de faire des recherches complémentaires afin de mieux comprendre les idées qu’elle véhiculait et qui semblent servir pour partie de socle aux féministes radicales.

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Louise Grouès : Tout le ciel bleu, tout le ci..

Reçu dans le cadre masse critique .



Je suis perplexe , très perplexe.



Tout commence avec l'avertissement page 11 : l'auteur explique avoir fait une recherche avec des éléments vérifiés, fiables, exacts, puis enchaine en disant qu'elle a introduit des scènes de fiction...



Je pense qu'il y a un choix à faire. Un auteur a le droit d'être un romancier , il peut alors s'emparer d'un personnage historique et raconter son histoire comme il le souhaite, comme il le peut ou comme ce personnage lui permet de le faire. Et le lecteur dans ce cas sait qu'il a une approche d'un personnage, une approche et une vision. Si le lecteur veut en savoir plus il peut lire d'autres oeuvres des romans ou des biographies. Par exemple, Richelieu vu par Dumas n'est pas Richelieu vu par d'autres auteurs, mais qui est Richelieu ? Au lecteur de faire sa recherche si la question l'intéresse.





Sur le personnage de Louise Grouès, alias Louise Jacques (premier mariage) ,alias Hera Mirtel ( nom de plume ), alias Louise Weissmann-Bessarabo ( second mariage) , il aurait pu y avoir un travail intéressant à construire, soit de recherche bibliographique, soit d'épopée romanesque. Mais j'ai trouvé , pour ma part ,que cette recherche manquait de cohérence, on ne peut pas faire les deux en même temps.



Et, de plus, j'ai trouvé qu'il y avait une confusion entre deux notions : coupable et victime.

Certes cette femme a été victime de son milieu, condamnée à se marier la première fois pour prendre son indépendance et,sans doute , condamnée d'avance lors de son procès pour avoir été une activiste féministe et avoir eu une liaison par le passé avec un homme marié, qui a divorcé pour elle .

Mais la victime du meurtre est un homme qui a reçu une balle dans la tête et dont le corps a été dissimulé dans une malle. Même si l'auteur semble justifier ce meurtre par des très mauvaises intentions que cet homme aurait eu , il n'en demeure pas moins qu'il est la victime d'un meurtre.



Concernant les éléments biographiques, certains m'ont laissé perplexe .

Par exemple, la soeur ainée de Louise Grouès a épousé leur oncle, demi frère de leur père, avec qui elle avait 8 ans d'écart ...

Louise Grouès était la tante de l'abbé Pierre ...

En annexe nous avons toute la généalogie de la famille sur plusieurs générations...

Pourquoi ces informations ? Pourquoi les mentionner ? Quelle analyse en fait l'auteur ? Qu'est ce que cela apporte à la compréhension du personnage ? de son histoire ? de l'époque et de la place de la femme de lettre féministe dans une société encore figée dans un modèle patriarcal ?



Bref tout ça pour dire que je ne peux pas recommander cette lecture que j'ai trouvé personnellement très décevante







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De l'une à l'autre

Si Babelio ne m'avait envoyé ce recueil, je ne l'aurais sans doute pas remarqué sur les étals de mon libraire. J'aime cette idée de découvrir, de me laisser toute liberté de parcourir de nouveaux espaces d'écritures que le hasard a bien voulu me permettre d'explorer. J'avais malgré tout des attentes : réunir dans un même ouvrage quatre auteures suppose qu'entre elles se tissent des liens, des similitudes. J'ai donc lu avec cette attente… Au terme de ma lecture, j'ai décidé d'envoyer cette question à l'éditrice : quel était le fil directeur de ce recueil? Pas de réponse à ce jour et j'en suis un peu déçue, car son éclairage m'aurait sans doute invitée à relire les textes, à les aborder avec un nouvel indice de compréhension.

J'avoue que les poèmes et proses de Cathy Lamoulière, inspirée semble-t-il par les indiens du Lakota et les chamans, m'ont laissée de marbre. Dans son "à propos", elle parle des influences multiples qu'ont été les symbolistes, l'alchimie ou encore Jung… influences bien compliquées à mon goût qui cherchent à justifier une forme de message symbolique destiné aux initiés… Avouez que tout cela peut éloigner le lecteur. Je n'y ai personnellement pas trouvé l'émotion que je recherche dans mes lectures, pourtant assez nombreuses et diversifiées, de poésie.

J'ai trouvé chez la seconde, Florence Olivreau, une transmission plus immédiate et sensible des émotions, la volonté de s'inventer un langage qui lui est propre, bref, j'ai davantage apprécié son écriture.

Ce que j'ai apprécié chez les deux dernières auteures, c'est un style plus resserré souvent, avec des textes courts, à l'image de ces "soupirs" épars de Luce Van Torre, qui se respirent, évacuent un sens à la fois immédiat et réfléchi, un peu à la manière de haïkus.

Des écritures en somme très divergentes de femmes nourries d'une même volonté de poétiser leur vision du monde… L'ouvrage a cet avantage de nous faire découvrir quatre styles bien différents, qui nous incitent à préférer l'une ou l'autre selon nos goûts personnels. Les amoureux de poésie y puiseront sans nul doute une belle source de plaisir! Même si elle n'a pas répondu à ma question, merci à l'éditrice qui œuvre pour que la poésie reste vivante!
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De l'une à l'autre

Merci à Babelio et aux éditions Les Autanes pour cette lecture découverte dans le cadre de la Masse Critique.



Dans De l'une à l'autre, les quatre éléments (eau, air, terre et feu) reviennent régulièrement au fil des pages et l'on dirait que ces femmes cherchent leur place parmi eux. Pour donner du sens à la Vie, au quotidien ? Pour accepter une (la) mort ? Textes qui font naître bien des questions : à qui s'adresse -t-elle ? Qui est cette deuxième personne ?

C'est en cela que j'ai trouvé une résonance entre ces quatre auteures même si je considère chaque écriture très différente.



L'écriture de Cathy Lamoulière m'a le plus déstabilisée et pourtant c'est celle que je préfère s'il fallait choisir. Cela ressemble plus à de la prose poétique par la forme cependant ses textes sont très rythmés, ponctués, parfois comme dans un souffle, parfois comme « haletés », et ils m'ont procuré de grandes émotions. On pourrait qualifier cette écriture de névrosée, torturée, tellement elle exprime doutes, incertitudes et douleurs. Des mots ressortent comme « échange, rencontre, partage, silence »… Elle semble chercher l'espoir dans la nature, la vie autour d'elle (avec les champs lexicaux « feuilles, tapis, automne, graines ») et des couleurs de luxe (« or, corail,... »).

Des textes pleins d'émotions mêlées qui s'enchaînent ou s'entrechoquent, s'opposent ou se complètent, coupés de quelque élan mystique. Le début est sombre, tourmenté et la fin devient plus positive et optimiste. On va de l'automne au printemps, en traversant bien des tourments, des questionnements.

Textes judicieusement illustrés par des photos de Street Art. Je regrette juste que les photos soient si petites et du coup fort sombres. J'avais imaginé un papier glacé et de grandes photos côtoyant les textes.



Florence Olivreau semble avoir tous les sens en éveil: « je deviens photographe et prends quelques instantanés […] quelques « photos-mots » » p.63

La forme de l'écriture est bien en vers toutefois beaucoup de répétitions, moins de création langagière et un vocabulaire plus banal font que je trouve les phrases moins poétiques, moins rythmées aussi. L'écrit était positif et enthousiaste au départ et se termine de façon plutôt noire avec « l'homme chien » qui tombe dans l'oubli.



Bernadette Tüscher (ainsi que la quatrième auteure du reste) illustre ses textes par des dessins graphiques que j'aime bien. Elle aime la Vie, apprécie les instants de vie. On retrouve la montagne si présente chez chacune, en résonance. J'aime les images évoquées mais une certaine platitude dans le style fait qu'il me manque la poésie du langage pour que tout cela me parle véritablement.

Certains textes sont inspirés de sculptures de Bernard Celce; il est dommage que les photos des sculptures ne soient pas associées.



Luce Van Torre ponctue ses choix de textes par d'autres textes appelés « soupirs » : ce sont ceux que je préfère. Je les ressens comme un résumé, un condensé du reste.

On retrouve la nature, la montagne. L'écriture au début se fait sous forme d'une longue liste, une énumération avec de nombreux éclats, des brisures qui semblent toutefois donner de la force, de la beauté. Nombreux arbres aussi, très présents. Pourquoi ? Pour le symbole de vie ? Puis le thème du rêve revient souvent, entre passé et présent avant le ton plus tragique évoquant l'absence et le deuil. Le seul lien restant seraient les mots (p. 203) pour en parler encore, faire être ce qui manque ?



« Entendre le regard » pour la première, « nommer l'Indicible » pour la quatrième.

Pour sûr, ces textes ne laissent pas indifférents.
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Louise Grouès : Tout le ciel bleu, tout le ci..

Quelques coquilles oubliées dans le texte mais une belle écriture fluide remplie d'émotion. Et surtout la découverte d'une femme de lettres et d'une féministe de la Belle époque, au destin tragique, fort dérangeante pour la société machiste de l'époque et pour son milieu familial, conservateur, catholique et bien pensant.

Et même si l'auteur, Luce Van Torre, ne fait que l'évoquer, l'existence du lien familial de Louise Grouès avec l'Abbé Pierre dont elle est la tante paternelle, nous fait mieux comprendre le silence dont son histoire fut entourée. Pas toujours facile d'avoir dans sa famille un "cadavre dans son placard".

Bravo aussi pour les notes en annexe qui m'ont donné envie de mieux connaitre cette période de la Belle époque!

A lire absolument et à faire partager.

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Louise Grouès : Tout le ciel bleu, tout le ci..

Louise Grouès est la nièce de Henri Grouès, alia l'abbé Pierre. Rien ne semble les lier directement dans cette biographie. Mais il fallait que ce fut dit.

Biographie, ce livre en est une, mais non exhaustive et c'est un choix ; si tant est qu'elle eut été possible. La 4ème de couverture annonce ce qui nous attend des errements de la vie de cette femme. Vie d'abord jalonnée de déboires avant de l'être de succès et de retournements. Elle est à elle seule un véritable roman. "Tout un ciel bleu, tout un ciel noir."

C'est aussi ce que l'auteure s'est attachée à faire. Romancer les ponts qui relient les passages de la vie de Louise Grouès. Autant de ponts et de chemins empruntés qui nous conduisent de Lyon à Paris, de Barcelonnette au Mexique. La flamme qui la rongeait s'éteindra à la prison de Rennes. Elle reposera finalement dans un petit cimetière de l'Ubaye.

Peut-être aurait-elle préféré être appelée définitivement Héra Mirtel, nom qu'elle choisit comme femme de lettres et de combat pour les bonnes et les mauvaises causes. Le lecteur en découvrira les raisons. La contradiction est profondément humaine. Il ne faudra donc pas s'étonner de la rencontrer dans des luttes d'avant garde pour les droits de la femme mais aussi dans des combats contre l'abolition de la peine de mort.

Nous ne vivons pas à cette époque et nous n'avons pas eu sa destinée, alors ne la jugeons pas mais lisons plutôt ce bel ouvrage. J'aurais préféré que Luce van Torre s'étende sur d'autres moments de la vie de son héroïne et laisse certaines citations un peu redondantes. Mais là aussi, comment juger une femme qui écrit sur une autre et s'identifiera à elle nécessairement. Luce aura refait le parcours de Louise, parce qu'elle aussi est une femme et un écrivain.
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De l'une à l'autre

Tout d'abord je tiens à remercier la masse critique de Babelio pour cet envoi et cette découverte.



Ce recueil a été imaginé, composé et publié grâce à quatre auteures. Elles sont toutes les quatre très différente à tous les niveaux : écriture, imagination, représentation, inspiration. C'est ici quatre vie qui sont liées par la vie, les sentiments, le vécu de chacune.



J'ai été surprise à l'arrivée de cet ouvrage de la forme qu'il avait. N'ayant pas vraiment d'indice sur celui ci au départ je m'étais imaginé quelque chose comme le recueil de Paul Eluard et Man Ray dans les Mains libres que j'ai eu l'occasion d'étudier au lycée pour le bac.



Ce fut un plaisir de découvrir chacune des plumes de ces femmes. J'avoue ne pas avoir tout compris, ne pas avoir tout lu dans la profondeur des textes car comme vous l'imaginez bien, la poésie, d'après moi, ne peut être apprécier quand prenant le temps un jour ici et là d'être lu. Je n'arrive pas à lire tout d'une traite. Comment comprendre chaque pensée, chaque message ? Il n'est pas obligé qu'il y ai un message non plus mais mon imagination à besoin de temps pour apprécier les détails des mots.



Comme je le disais, je n'ai pas apprécié tous les textes, pas tous compris non plus. J'ai eu quelques coups de coeur sur certains textes, poèmes. J'ai su retrouver de mon vécu dans leurs écrits, dans leur descriptions comme un déjà vu.



L'idée de retrouver une partie du concept de Paul Eluard et Man Ray n'a quand même pas échappé et j'en suis ravie. On retrouve surtout ce concept avec la partie consacré à Luce Van Torre Rodriguez. J'ai adoré ce lien beaucoup plus présent pour moi avec cette auteure que dans les autres parties.



Ce recueil est réellement un plaisir à découvrir. Il est vrai que dans la vie de tous les jours je n'aurai peut être pas acheté ce roman mais il est certain que grâce à Babelio cette découverte de plus me pousse à la poésie.
Lien : http://illbooks.blogspot.fr
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