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Citation de VALENTYNE


J’ai pleuré alors que jamais je n’avais pleuré à l’hôpital, pas plus que je n’avais pleuré en apprenant la mort de José Merlo, car ce jour là, au lieu de verser une larme j’étais allée de bar en bar et m’étais soûlée sans désemparer pendant trois jours. J’ai pleuré l’amour que j’avais eu pour elle et qui s’était si souvent changé en haine devant l’impossibilité de la voir heureuse, satisfaite, en bonne santé, de la voir autrement que comme un appendice de mon père, comme quelqu’un à qui je ne voulais surtout pas ressembler et que je finissais par imiter à ma façon en recherchant stupidement des hommes qui toujours me criaient dessus pour me dominer, des répliques de mon père que j’étais incapable de reconnaître mais que personne n’avait choisies à ma place.
Ce sont les mères qui donnent la vie et la symbolisent aux yeux de leurs enfants, et ceux qui, comme moi, ne sont pas entendus avec leur mère interprètent la vie comme un cadeau empoisonné, et ont du mal à avancer parce qu’ils ont en eux un féroce et permanent instinct de mort. C’est cette pulsion de mort que j’appelle mon Autre Moi. Et cette Autre Moi issu de mon amour pour ma mère était là, impuissant devant le sac vert, contemplant la raison d’exister qui l’ animait et qui était désormais réduite à cela, à une enveloppe.
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