Monter dans un autobus, connaître la grande ville, prendre le train. J’ai soudain eu envie de connaître d’autres mondes : étudier à l’école de la ferme São Pedro, habiter dans des lieux différents, en ville, où il doit y avoir tellement d’écoles, tellement de choses que je ne connais pas encore… Mais en même temps, je veux habiter toujours au même endroit, près du goyavier, de la balançoire, du nid de fourrier roux, de tout ce que je connais. C’est bien ce que je disais ! Pourquoi les envies opposées viennent-elles toujours ensemble ?
Papa a mis la caisse dans le trou, s’est emparé de la pelle et a commencé à la recouvrir de terre. Comme on enterre un mort. Ou bien comme on enterre un trésor ? Les morts ne reviennent pas. Et les trésors ? Reviennent-ils un jour ? Comme dans les histoires de trésors cachés ?
– Nous les déterrerons bientôt, a murmuré mon père.
– J’espère, j’espère… Bientôt, a répondu ma mère d’une voix faible.
– Quand la guerre sera finie… a commencé papa, avant de s’interrompre.