J'aime assez qu'en une oeuvre d'art [écrit Gide en 1893] on retrouve ainsi transposé, à l'échelle des personnages, le sujet même de cette oeuvre. [...] Ainsi [...] un petit miroir convexe et sombre reflète, à son tour, l'intérieur de la pièce où se joue la scène peinte.
Plus le roman se réfléchira sur lui-même, moins il aura de chance de servir de miroir à autre chose que lui-même.
Manhattan Circle
Butor inaugurait la connaissance d'un lieu par une visite au supermarché, Stendhal en Italie commençait à escalader le clocher le plus haut pour découvrir une ville, Ramuz ne voulait un premier contact avec Paris que depuis la Tour Eiffel.
Quant à Manhattan, cette île qui vous en met plein la vue, et dont la silhouette suppose le grand angle, Claude Simon répétait que la meilleure manière de l'aborder dans toute sa splendeur était d'en faire le tour… en bateau.
C'est effectivement ce que nous fîmes le troisième ou quatrième jour (et non le premier, comme idéalement il aurait fallu), comblés durant le périple en découvrant grâce à la Circle Line que cette mégapole célèbre pour ses gratte-ciel était aussi une ville de ponts, et que les uns et les autres étaient encore plus sensationnels vus de l'eau.