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Citation de lilianelafond


Une philosophie est toujours une parole originale; elle n’est jamais pour autant une génération spontanée. Quand en 232, à l’âge de 28ans, Plotin entreprit, comme plus d’un, sa conversio ad philosophiam, ce qui à l’époque représentait un changement de vie, il ne manqua pas de faire le tour des grandes marques de philosophie qu’on trouvait à Alexandrie, comme du reste à Athènes ou à Rome. Toutes avaient leurs concessionnaires, et ceux d’Alexandrie étaient réputés. Ils enseignaient des sagesses systématisées: platonisme, aristotélisme, stoïcisme, cynisme, épicurisme... Ils expliquaient le monde, la vie, la mort, la connaissance, tout. Et la vie étant ce qu’elle est, vouée à ne pas finir très bien, ils délivraient des techniques, censément pour atteindre au bonheur, en fait, en vue du moindre mal. Ces modèles avaient fait leurs preuves depuis des siècles, et pourtant, Plotin gardait l’impression déprimante que rien de tout cela ne répondait à ce qu’il attendait de la philosophia. Ça le laissait, dit Porphyre, «morne et chagrin». Il n’était du reste pas le seul à qui c’était arrivé. Lucien de Samosate en avait même fait un roman drôle, l’Icaroménippe, et Justin l’Apologiste raconte qu’il avait connu cela avant de finir par se faire chrétien. Christianisme mis à part, qu’il n’aimera guère et ne connaîtra d’ailleurs qu’au travers de sectes gnostiques, Plotin en était là lorsqu’un camarade lui vanta les cours d’un certain Ammonios Sakkas, qui d’ailleurs s’enveloppait d’un halo de mystère, à la façon des pythagoriciens…
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