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Citation de Livretoi


* Dans la vie ordinaire, par exemple, il est parfaitement clair pour tout le monde que l’existence se divise logiquement et inexorablement en passé, en présent et en futur, toutes nos pensées sont très bien adaptés à cela. Même notre langage, avec sa grammaire. Et à côté de cela, ce qui est tout à fait frappant, c’est le caractère unique de chaque instant où deux personnes se trouvent ensemble, même simplement dans une même pièce ; chacun d’eux a un passé différent, et leur avenir, une fois que l’un d’eux aura quitté la pièce, sera différent, lui aussi, et pourtant, en cet instant unique, ils partagent un présent. De tels moments ne sont pas si rares que ça. Ils se gravent en nous de façon très forte. Et quand on les évoque, c’est comme s’ils se renouvelaient, mais cela donne une sorte de nouvelle grammaire qui n’existe pas dans notre langage…

* L’amour charnel est permis à l’homme ! Je me suis fourvoyé en même temps que toute notre soi-disant chrétienté. Tous ont souffert, tous ont brûlé à cause d’une compréhension erronée de l’amour, cause de la division de l’amour en amour charnel et vil, et en amour abstrait, philosophique et sublimé, à cause de la honte du corps, ce corps naturel et sans péché qui nous vient de Dieu, et pour lequel l’union avec un autre corps est quelque chose d’innocent, de délicieux, de béni.
C’est sur cette attraction que repose l’univers. Les Grecs, les Hindous et les Chinois l’ont compris. Mais nous, les Russes, nous n’avons rien compris. . Notre éducation, les maladies du temps, un immense mensonge venant des anciens moines qui détestaient la vie, tout cela a conduit au fait que nous n’avons pas compris l’amour.
Un métal mis en présence d’oxygène désire passionnément être oxydé. Et vous remarquerez le plus important : cet amour chimique va jusqu’à l’abnégation ! En se donnant à l’autre, chacun cesse d’être lui-même, le métal devient de l’oxyde, et l’oxygène, lui, cesse d’être un gaz. C’est-à-dire que par amour, ils sacrifient leur essence naturelle. Et les éléments ? Regardez comme l’eau se précipite vers la terre, remplissant chaque creux, se diluant dans chaque crevasse, regardez comme la vague marine lèche le rivage ! L’amour, dans son accomplissement absolu, signifie le renoncement à soi-même, à son identité, au nom de ce qui est l’objet d’amour…

* Là où ils se touchaient, leur peau fondait de bonheur. Ils accédaient à cet inaccessible qui pousse les amants à s’unir encore et toujours dans des étreintes amoureuses, pendant des années, des décennies, dans une aspiration inconsciente à atteindre la libération de la dépendance chamelle, mais le pauvre accouplement humain se termine par l’inévitable orgasme au-delà duquel il est impossible d’aller plus loin dans l’intimité physique. Parce que la limite tient aux corps eux-mêmes.

* Le plus merveilleux, c’était la fusion totale de toutes les composantes de la vie qui ne font d’habitude que cohabiter tant bien que mal, quand elles ne vous tiraillent pas dans différentes directions. Pour Tania, la mélodie amoureuse, la mélodie familiale, celle de la création et celle du train-train quotidien se fondaient en un tout harmonieux, et la vie de tous les jours se déroulait « musicalement», selon les lois d’après lesquelles s’agence une œuvre musicale, disons, une symphonie.
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