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Citation de giati


Et pourtant, Nicolaï Romanovitch, hélas! servait deux maîtres. Son second maître, impérieux et secret, était sa malheureuse attirance pour le sexe masculin. Depuis son plus jeune âge, elle lui comprimait le crâne, faisait monter sa tension artérielle et lui donnait des battements de cœur. Le redoutable article cent vingt et un était suspendu au-dessus de sa tête. Pas un seul ennemi du peuple, vrai ou prétendu, pas un seul opportuniste ou opposant n'éprouvait une terreur aussi absolue que ceux qui vivaient sous la menace de cet article d'allure assez anodine. C'était une véritable société secrète, réelle et non imaginaire, d'hommes qui se reconnaissaient dans la foule à une langueur dans le regard, à une appréhension dans le pli des sourcils, comme les francs-maçons avec leurs signes secrets et leur poignée de main spéciale. Le siècle de plomb qui avait succédé au siècle d'argent avait dispersé de par le monde les jouvenceaux raffinés, les collégiens vicieux et le jolis novices, ne laissant à Nicolaï Romanovitch et à ses semblables que de dangereuses liaisons avec des jeunes gens cupides et féroces, avec lesquels il fallait rester sur ses gardes car ils pouvaient trahir, démasquer, calomnier, envoyer en prison...
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