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Citations de Ludovic Degroote (53)


D’ici



extrait 8

dire chope et flip et port
dire ce qui nous emmène
jusqu’à la nuit claire
où on se sent bien
de ne pas avoir à jouer
ce qu’on est

temps hors du temps
sans vides sans rides
comme sans nous
du temps à vivre

non au fond
pas plus simple d’être mort
malgré les images et le temps
pour que la mer se déroule
par le fond de mes yeux.
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D’ici



extrait 7

longue digue lente
fermée de l’intérieur
alors que les yeux s’ouvrent
en se mêlant de la vie

on s’éloigne du bout
par lequel on est arrivé
le dos face
à ce qui s’en va
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D’ici



extrait 1

d’ici je vois la mer
je vois toujours la mer
qu’ici soit ailleurs
elle se déplace
par le fond de mes yeux

mer digue barque
dans ces mots le vent
des images vaines
soulevé pour qui
le poids à peine
de ce qui est enfoui
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Une petite musique dans la tête, elles nous accompagne tout le temps, dans le silence. On entend de soi ce qui traîne dehors, on n’est pas seul dans le monde.
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on se réfugie toujours en dessous, à côté de soi, là où on n’est pas seul tout à fait, là seul où c’est bon d’être soi, où on l’est enfin.
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L’horizon n’est pas un grain de poussière du monde – ciel interrompu, falaise, mur des villas, tout va pour l’ébouler encore, à quoi s’ajoutent de larges pans de vide ; quand il reste un peu de place, sur la digue on se croise avec son intérieur au-dedans.
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Le chemin à parcourir vers la faille on le parcourt seul, et en soi de hauts panneaux séparent des champs de solitude ; on va ainsi, compagnie de solitudes, peut-être que tout se rejoint au bout.
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Ludovic Degroote
Chacun fait la digue avec ce qu’il est, on marche côte à côte, on ne voit rien en entier : c’est ce qui manque qui forme contour, et c’est soi qu’on voit le moins ; on croise, on suit des chemins usés, on ne reconnaît rien : tout s’est effacé ; en se levant le pas dépose une trace, parfois nait là une sorte de rappel – la mémoire des pas sur le béton est faible. On n’est pas sûr de tenir tout entier en soi. 
 
 

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D’ici



extrait 6

avant la vie fanée
les hortensias les marguerites
et tout ce qui nous pousse dedans
poussé par les vides
la peur de sortir
la peur de tomber sur soi

pas à pas digue
longue digue lente
pour aller
jusqu’à revenir
dans le temps qui s’use
de la cabine au club mickey
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D’ici



extrait 5

autre poids autre peine
moteur mort
et soi roulé rouleau galet
vivant par mort
d’avoir été vivant

moteur mort
coulée de vie
sans histoire
sans intérieurs
pas même fossile
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D’ici



extrait 4

silence de barque
qui prend ce qu’elle peut
lieus bars maquereaux
les écailles vertes d’une orphie
qu’importe la prise
pourvu qu’on prenne

vie ténue
réduite au moindre
bruit qui s’étouffe
fragment sans relief
ciel écrasé gris
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D’ici



extrait 3

après je peux émerger
de ce qui est
abandonné
vide rempli
de piles de vides
qui font un fond
à ce qui ne bougera plus

je viens
toujours après
la disparition […]
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D’ici



extrait 2

par-dessous la mer étale
le dépôt de ce qui a passé
silence minéral
volume inerte
trous de vie

on arrange les surfaces
pour dire qu’on est là
un pied sur le béton
trajet simple des pas
qui nous soustraient à nous-mêmes
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un peu plus au bord


extrait 2

quelles que soient les circonstances on ne descend pas
plus bas que soi

dans la rue chacun se croise avec son barda

je suis pour les sociétés où on vit nu

ça ne change pas grand-chose
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godeleine ma petite sœur c’est ainsi que je te rejoins, chaque jour de ma vie, en la peuplant des peurs qui l’assassinent, je ne peux faire autrement, et chaque fois que j’essaie ça ne dure qu’un instant, un instant d’oubli, tu as grandi au milieu de mes peurs et ne les as jamais cachées, pas plus que tu es venue me prendre par la main comme lorsque j’étais petit pour me rassurer, me dire que tu étais là, tu m’as laissé seul et depuis que tu es morte je vis seul au milieu de mes solitudes
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drôle de façon qu'à parfois la vie d'empiéter sur votre personne.
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58 % des français se plaignent de la poésie contemporaine, leurs attentes ne sont pas satisfaites, ils pensaient que ce serait autre chose, ils ont déjà tant de mal, c’est inutile d’en rajouter, ils croient qu’on le fait exprès.
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L’œil s’use, les choses n’absorbent pas : rien de nouveau devant qui ne soit foulé, labouré, sec – et toujours vierge.
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C’est parce qu’on la connaît par cœur qu’on ne sait jamais où on va quand on est sur la digue, on s’efforce de continuer, par pans, par bouts, parfois par blocs, ça s’éboule, ce qui semble certain c’est que de l’intérieur la résistance devient plus forte, celle-là même qui fait tenir – falaise d’éboulis.
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SANS NOUS (extrait)


dans cette réduction où chacun se tient

contre le bruit de sa disparition

nous allons seuls

avec notre solitude



je ne sais ce qu’on sauve

sinon la respiration

qui respire malgré nous

on se manque
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