Elle voyagea un jour entier dans un rêve de lumières et de couleurs. Quand, à l'aube, elle sortit sur le pont, la mer s'éveillait à peine, encore assombrie par le mystère de la nuit. Le levant, à l'horizon, s'embrasait doucement. L'Aurore caressait de ses doigts de rose l'immensité du ciel limpide qui frissonnait de plaisir dans l'attente de la lumière.
Sur sa gauche, un promontoire élevait fièrement sa masse pelée. Une chapelle solitaire avait poussé sur ses flancs stériles. Une petite cloche sonnait les matines, et son frais tintement, au lever du jour, chassait les derniers démons de la nuit.
La vue de ce monde la remplit d'une joie inouïe.