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4.79/5 (sur 21 notes)

Biographie :

L’humanisme est l’essence de MC Vidja. Docteure en langues, littératures et sociétés & enseignante-chercheure dans le supérieur, pour elle, l’essentiel est dans le partage et la transmission.

Éternel enfant, solaire, elle rayonne malgré une vie enténébrée. L’écriture est sa respiration. Pourtant des années interdite de lire et de parler français, sa langue maternelle, au risque de sévères châtiments. Sans filtre, elle dit tout dans une langue aussi douce que légère. Tout en finesse avec humour, sa plume fluide suit son fil conducteur méticuleusement tissé.

Écrire est viscéral pour MC Vidja ; ses mots et propos transportent et transpercent. Ce premier livre est une offrande en partage. Elle y confie son existence dans le seul but de contribuer à défendre les victimes de rapts parentaux qu’États et sociétés ignorent, oublient et nient depuis toujours ! Ses écrits sont l’hymne des sacrifiés diplomatiques !

« Dans l’écriture, la main dit l’humanité ; dans la lecture, les yeux entendent son hymne »
MC Vidja
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Les problèmes de la vie ne sont finalement pas si dénués d'intérêt. Difficile de le penser au premier abord. Je suis d'accord. Mais, la devise est que tout ce qui nous arrive a une bonne raison d'être. Il faut admettre que sur le moment, on ne peut pas voir le positif d'une épreuve. Mais on finit toujours par s'en rendre compte dans le temps. On voit le bon côté, les bénéfices et les avantages de tous problèmes passés dès qu'ils sont réglés, surmontés et digérés. C'est alors que l'on renaît : et à chaque épreuve sa renaissance. Finalement la vie est un long fleuve de renaissances multiples, diverses et variées.
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Comme pour n'importe qui, le lieu des fouilles, c'est l'enfance. Sauf que je n'ai pas eu l'enfance de n'importe qui. C'est le moins qu'on puisse dire. Hier, j'ai fait le test de Holmes et Rahe. Tout le monde peut le faire, on le trouve en ligne, et il suffit d'avoir un peu de mémoire et de savoir compter. Afin de déterminer une sorte d'échelle de stress, ces deux chercheurs de Harvard ont établi une liste de nombreux événements dramatiques d'une vie susceptibles d'affecter le sujet en une année : mort d'un proche, violences sexuelles, internement, drogue, maladie grave, etc. À chaque événement est attribué un nombre de points qu'on additionne à la fin. Un total de 200 est un signal d'alarme, à 300 ils conseillent un traitement lourd, possiblement une hospitalisation. J'ai choisi quelques années de ma vie, 1985, 1995, 2003, 2007, 2019... Mon total annuel oscille entre 800, les bonnes années, et 2000, les mauvaises... En conséquence, j'ai arrêté mes additions. Beaucoup trop stressant.
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Cette époque est celle où Noury perd tout contrôle de sa violence. Un jour où je dois repasser ses chemises avant d'aller au lycée, il me reproche un tout petit pli mal fait sous un bouton. Il me saute dessus et me bat. Je hurle. C'est d'une telle violence que ma tante Naadi, qui habite au-dessus avec mon oncle Moufid, descend et s'interpose. C'est rare.
Une autre fois, quatre de mes oncles, je ne sais plus lesquels mais il y avait Noury et Azz, c'est sûr, me frappent en même temps pendant que je me roule par terre. Je ne sais même plus pourquoi ils me battent, cette fois-ci. Mais je me souviens que j'ai été sauvée par mon père qui, bénéficiant d'une permission de l'hôpital, est arrivé à ce moment-là pour nous rendre une visite. Il m'a arrachée à eux et m'a emmenée. Nous avons passés quelques heures ensemble. Nous sommes allés nous balader sur la plage, mais il a bien fallu qu'il me ramène.
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Chaque jour m'arrivent les messages des enfants de l'ombre. Ce sont des enfants sans présence, des fantômes que la société ignore. Les enfants victimes de rapts parentaux n'existent pas. En tout cas, pas juridiquement. Ils entrent dans les catégories des enfants victimes de violences, kidnappés, en danger... mais le rapt par un parent, s'il est évidemment contemplé par la loi française, en tant que "déplacement illicite d'enfant à l'étranger", ne fixe aucun statut spécifique de l'enfant, or le rapt par un parent représente une catégorie en soi du kidnapping d'enfant, avec un contexte, une histoire, des processus, des constantes criminelles, qu'une meilleure définition du phénomène ne pourra qu'aider à comprendre. Parce que "mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde", mal nommer ces petites victimes, c'est ajouter chaque instant à leur malheur.
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Des milliers d'enfants sont enlevés, raptés, chaque année dans le monde. Plus de cinq cents enfants disparaissent chaque année de France dans ces conditions, et des centaines de dossiers, notamment, sont en litige entre l'Algérie et la France, depuis les années quatre-vingt. En octobre 2020, la chancellerie a admis connaître trois cent dix-huit dossiers "dont la gestion est très difficile", en clair, des dossiers bloqués dont personne, au-delà des familles, ne se préoccupe plus. Compte tenu de la durée moyenne d'un rapt, estimée en fonction des dossiers à sept à huit ans, combien de dossiers accumulés sont réellement dans l'impasse ? Combien d'enfants raptés, par ailleurs, ne figurent pas dans cette comptabilité, du seul fait que les parents n'ont pas déclaré les rapts ? J'en ai des dizaines à l'association, combien sont-ils en réalité ? Qui s'en préoccupe ?
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Parfois, il arrive qu'elle me morde jusqu'au sang. Pendant qu'elle le fait, elle souffle, j'entends sa rage, comme un chien. Il arrive que j'aie sa tête très près de moi et j'ai envie de la frapper mais je me retiens parce que je sais que ça serait pire après. D'autres fois, elle me traîne dans le jardin en me tirant par les cheveux. Elle peut aussi me battre par surprise. Un jour, alors que je regarde la télévision, assise sur le canapé, sans qu'il y ait eu aucune alerte, elle me tire la tête en arrière et la bloque contre le chambranle de la porte du salon, puis elle claque la porte plusieurs fois. Quand je reprends conscience, elle me dit que c'est parce que j'avais mal mis le plaid sur le canapé.
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Et puis un matin de septembre, Annie est venue. [...] : j'entends sa voix dans le hall, je dévale l'escalier et... en une fraction de seconde et un regard de mépris, elle me fait passer la certitude de rentrer en France à celle de rester là pour toujours, de la confiance à la détresse. Ça ne m'arrête pas pour autant, il faut que je rentre. Je cours vers elle et je veux l''embrasser. Ses mains se tendent, mais c'est pour mieux me tenir à distance. Son geste est inoubliable. Sans dureté, il me dit non tout d'un bloc, immuablement non, non à ce que je suis, non à mon avenir, non à tout espoir. Non.
[...]
"Tu vas en prendre plein la gueule et c'est bien fait pour toi, c'est ta faute."
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Pourquoi une image plutôt qu'une autre s'imprime-t-elle à vie dans un cerveau ? Pour moi, ce n'est pas celle des intrusions, des violences ; étonnamment, l'image qui ne s'effacera jamais de ma mémoire, celle qui revient parfois à l'improviste à la terrasse d'un café ou au milieu de la nuit, c'est celle, puante et tellement physique, de Noury qui remet son slip.
"Ce soir de l'été 1986, c'était la première fois. Cela recommencera chaque fois qu'il l'aura décidé, c'est-à-dire presque tous les jours, entre mes 12 ans et mes 20 ans."
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Ma mère biologique s'appelle Annie. Je l'appelle ma génitrice. Elle naît dans les années cinquante en Bourgogne. À 14 ans, elle rencontre un homme de 26 ans, mon père. Tout de suite, cela dégénère. Il a douze ans de plus, il est Algérien, athée et sans vraiment de métier, disons vaguement mécanicien, mais surtout c'est un rêveur un peu anar et sans autre but dans la vie que vivre et laisser vivre.
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Rien n'excuse évidemment le comportement de Noury, qui est un criminel, mais j'ai conscience de l'avoir souvent provoqué. Je ne suis pas insolente, je suis naturellement insoumise. Je trouve que c'est une qualité. Pas Noury.
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