Le premier chapitre esquisse une approche socio-historique qui permettra d’examiner l’engagement de Cocteau dans le débat sur l’homosexualité […] dans le deuxièmexhapitre les indices de ce développement [vers le Livre blanc] mettront en évidence l’existence d’une poétique de subversion et de résistance chez Cocteau […] le troisième chapitre mettra en relief l'application de la leçon théâtrale de Barbette dans la pièce Orphée […] et l’émergence d’un discours homosexuel au sein d’une oeuvre en apparence hétérosexuelle […] le quatrième chapitre envisagera le prolongement de la leçon théâtrale de Barbette sur un autre niveau [où] les catégories discursives disponibles [sont dépassées vers] un nouveau site d’expression et de positionnement dans un univers de transgression.
Maritain se révolte [de la publication du Livre Blanc] : « Si vous vouliez parler de l’homosexualité il fallait d’abord mener une vie selon la volonté de Dieu que vous connaissez bien. Et c’est selon toute la vérité de l’évangile qu’il fallait en parler […] »
Le débat scientifique surl’homosexualité s’ouvre en 1864 par la publication en douze volumes d’un traité écrit par Karl Heinrich Ulrich.
Après la mort de Radiguet en 1923, Cocteau commence à fumer l’opium dans l’espoir d’oublier sa douleur. Dès lors, il ne cessera plus. Malgré plusieurs tentatives de désintoxication il continuera de fumer jusqu’à sa mort en 1963 avec cependant une interruption d’une dizaine d’années après une désintoxication en 1940.
Corydon est publié anonymement en 1911 à Bruges [en douze exemplaires]. Gide attendra neuf ans avant de republier son ouvrage en 1920. […] Après quelques remaniements, Gide sortira une nouvelle édition en janvier 1924 puis une autre en 1929, 1932 et 1947. Corydon n’aura son firmat définitif qu’en 1929.
Dans quelle mesure l’écriture peut-elle devenir subversive ou résistante, par rapport au systèmegénéral de représentation dans lesuel elle fonctionne ? […] il convient […] d’analyser le rôle et l’influence de la sexualité sur l’écriture lorsque cette sexualité est vécue comme illicite.
Maritain est effrayé par l’éventuelle publication du Livre blanc : « Ce projet est du diable. Si Le Livre Blanc est ce qu’on m’en a dit, en le publiant vous faites un pacte avec le diable, une main de feu vous tiendra au poignet et ne vous lâchera plus. […] »
Il importe donc d’étudier les silences dissimulés derrière les mots, de montrer la manière dont un auteur négocie le gouffre entre ce silence et le discours hétérosexuel qui lui refuse un espace d’expression.
En 1928, Jean Cocteau publie Le Livre blanc, tiré à trente exemplaires […] L’ouvrage sera republié en 1930 aux Éditions du Signe en 450 exemplaires.
Gide avait rencontré Oscar Wilde en 1891. Il devait le retrouver en Afrique en 1895. L’influence de Wilde sur Gide est énorme.