Le côté surréaliste de la politique me devient chaque jour plus sensible depuis que je suis SDF. L'actualité nous est conté comme un feuilleton. Notre attention est mobilisée sur des questions qu'on formule à notre place comme si nous les avions posées nous-mêmes et que nous finissons par répéter comme si nous les inventions. La "cellule humanitaire" française va-t-elle quitter la Colombie ? La flamme olympique traversera-t-elle Paris sans incident ? Le contact a-t-il été pris avec les pirates de Somalie ? Elles polarisent l'attention sur certains faits tout en les réduisant aux péripéties dont ils sont l'occasion ou le prétexte.