On n'en a pas fini avec l'amour
notre coeur doit se battre
avec ce qui l'enrage ou l'étouffe
les doutes venus de loin
les absences prolongées
les murs trop hauts dans notre vie
les portes qui se ferment
les livres qu'on n'ouvre plus
notre coeur comprend tout
il se bat pour un rien
il se souvient du feu dans la luzerne
des bonheurs, des injures
des blessures endormies
des volcans qui se lèvent
et tout recommence à vivre
pour un seul grain dans le champ de blé...
Ne t'éloigne pas des beautés du jour
Elles te cherchent depuis le matin
quand la rosée donne à l'herbe sa respiration
quand tu te lèves pour ouvrir les vannes de la rivière
et comprendre comment la clarté nous emporte
Les beautés du jour arrivent de partout
pour te guérir de ce qui meurt en toi
(" Dans le chemin qui s'ouvre")
Jardin du rien, jardin secret
Dans ce désir illimité, cette calme parcelle,
où le jardinier sème la fleur sauvage et s'épanouit largement
Le monde est tout entier sous les ombrages, la feuille posée,
les roses, les blancs camélias, l'herbe frémissante,
les amours cachées, les amants au grand jour dans la vérité du soleil
L'orage
Aujourd'hui la pluie dans la nuit
l'eau qui glisse sur l'herbe drue
Les éclairs en disent long sur les ténèbres
sur les ombres jamais vues
Il semble que nous dormions en dehors de la vie
mais nous rêvons pour nous comprendre
En pleine nuit tu demandes ta route
Et l'on te montre les étoiles
Lève la tête
Pense à l'enfant qui grimpait dans les arbres
Pour savoir si le ciel se rapprochait de lui
Le vrai chemin s'ouvre aux sommets
A la parole fleurissante
Au regard qui augmente l'espace
Tu as du souffle maintenant
Tu as trouvé ta lampe
Tu vas gravir le monde et contempler
(" Les amants du fragile")
Ô ma vie mon souffle
mes poumons
mon coeur et mon sang qui roule en moi
comme un fleuve m'emporte vers vous
mes autres vivants
chercheurs d'amour perdu
dans le puits insondable de nos enfances
Ô ma vie
tu m'écoutes quand je te parle?
Tu es là
Mais tu es loin
( " La rumeur libre")
Mon lit c'est ma rivière
je travaille de nuit
Je me glisse dans les eaux troubles
de mes pensées au bord du gouffre
et j'écris pour ne pas me noyer
Quand le courant m'envahit
quand je n'ai plus le souffle
Il m'arrive de m'envoler
pour fuir ce qui meurt en moi
Rien n'est plus lourd que l'absence
"Aimer
verbe du premier groupe
et du premier amour
Il est petit le groupe
toi et moi
Rien que nous deux
ça fait bien peu
Mais rien que toi
c'est déjà tout "
Avant de m'endormir
je ferme tout
les portes les fenêtres
Juste un livre ouvert sur ma table
comme une issue de secours
Un arbre dans le matin
Et trois nuages pour la beauté
L'herbe tremble, presque rien
Je vais peindre sur du papier de soie,
Le vent, quelle couleur ?
Et la pluie, si elle vient ?
La terre tourne lentement
On voit juste bouger les feuilles
Les secondes vont au rythme du coeur
Je suis au monde
J'ai le temps