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Citation de Charybde2


et, quand l’autoursier revint voir l’oiseau, l’oiseau avait recouvré sa parfaite santé, et ses yeux accipitrins avaient retrouvé leur parfaite brillance, et son plumage tout son éclat resplendissant, et l’autoursier eut un sifflet admiratif devant la beauté retrouvée de cet oiseau de race, mais aussi en signe de respect devant la qualité des soins dont l’oiseau avait eu le bénéfice, et l’autoursier félicita expressément le garçon, et ils entrèrent ensemble dans la volière, et l’autoursier, qui avait pris son gant et de la chair fraîche pour affriander l’oiseau, fit venir l’oiseau sur son gant, et flatta l’oiseau, et admira longuement l’oiseau, et l’autoursier observa subrepticement l’aile blessée et la plume manquante, puis l’autoursier dit que cet oiseau avait déjà été affaité puisqu’il venait si docilement sur le gant, et que l’on pouvait donc conjecturer définitivement que son comportement hagard n’avait été que le résultat de sa blessure, et l’autoursier décida que l’oiseau, ainsi définitivement relevé, fût entravé et mis au bloc avec d’autres de grande race dans la chambre de l’autourserie, mais, avant ce transfert, et en un pur esprit de prophylaxie, ils poivrèrent l’oiseau, ceci afin de le débarrasser d’une éventuelle vermine dont ils n’auraient point déceler la présence, et qui aurait pu infester les autres oiseaux, et, à cette fin, après que le garçon eut saisi et bloquer l’oiseau, l’autoursier, dans une pipe en terre, dont il avait bourré le fourneau avec certaines herbes séchées prises à sa pharmacie, et qu’il avait allumée avec un tison avant de venir à l’autourserie, aspira de grandes bouffées d’une capiteuse fumée qu’il s’abstint d’inspirer, et qu’il souffla partout sur le corps de l’oiseau, à la racine des plumes que le garçon, à mesure, rebroussait pour lui, puis, le jour d’après, ils revinrent vers l’oiseau, et, afin de l’abattre parfaitement, ils le placèrent dans une chemise spéciale qui, plutôt qu’une poche sur chaque côté, avait une fente latérale, par l’une desquelles ils déployèrent l’aile anciennement blessée afin d’examiner la blessure, et constater qu’elle avait bellement cicatrisé, et il y avait une petite croûte sur la blessure maintenant, et l’autoursier enleva la croûte du bout de l’ongle, et la peau régénérée sous la croûte apparut en une petite pastille lisse et rose, puis l’autoursier examina longuement la penne cassée qui était un moignon de plume aux barbes hérissées, puis l’autoursier sortit un minuscule couteau à lame falciforme et parfaitement effilée, et, d’une seule pression sur le gras d’un pouce, il sectionna nettement la plume un peu plus haut que le calamus, après la naissance des barbes, là où les barbes font comme les cils vibratiles d’un organisme vivant, puis l’autoursier s’appliqua à tailler la section en biseau double et formant coin, puis l’autoursier sortit une mince aiguille en bronze de la poche de son pourpoint, de laquelle les deux extrémités étaient également éffilées, puis l’autoursier plongea une extrémité de l’aiguille dans une petite fiole de vinaigre qu’il avait sur lui, escomptant sur l’oxydation induite par le vinaigre pour renforcer la fixation de l’aiguille dans la plume, puis l’autoursier ficha l’extrémité de l’aiguille dans la moelle de la penne cassée bien au milieu du biseau, puis l’autoursier sortit délicatement un sachet de plumes d’une autre poche de son pourpoint, c’étaient les mues d’autres oiseaux de la volerie, et il choisit parmi elles celle qui lui parut le mieux coïncider avec la plume manquante, c’était la penne d’un laneret, l’un des oiseaux les plus précieux de la volerie, et pour lequel la plume que l’autoursier allait utiliser aurait pu faire un jour défaut, puis l’autoursier amputa cette plume de son calamus, puis l’autoursier confectionna un biseau double rentrant, puis l’autoursier plongea le biseau de cette plume morte dans un petit récipient de glu qu’il avait également emporté avec lui, engluant ainsi le tuyau de la plume, puis l’autoursier enfila cette plume nouvelle sur l’autre extrémité de l’aiguille, entant soigneusement la plume morte sur la racine de la plume restée à demeure dans la peau de l’oiseau, ajustant bout à bout les deux pennes taillées, puis, avec un très mince fil, afin de renforcer l’entement, l’autoursier enserra les deux sections de plume, puis l’autoursier approcha son visage de la plume, et, avec les dents, sectionna le fil, puis l’autoursier empoissa le fil, ainsi l’autoursier avait créé une ente quasi indéfectible, puis ils replièrent l’aile de l’oiseau et firent tourner un peu la chemise, pour que les fentes se retrouvassent sur le dos et le ventre de l’oiseau, et que l’oiseau fût bien immobilisé des deux ailes, et que la prothèse pût bien se fixer tandis que la colle sécherait, et l’oiseau fut laissé dans la quiétude pendant un jour, puis, quand l’ente fut bien sûre, ils sortirent l’oiseau, et ils l’équipèrent avec d’anciens grelots, et d’anciens jets que l’autoursier possédait, et desquels il n’avait plus l’utilité, et, mêmement, d’un vieux chaperon de rust, et les jours suivants, avec des leurres volants ou sur traîneau, ils firent travailler plusieurs fois l’oiseau retenu par une filière dans la cour du château, ceci afin de l’entraîner à chasser de nouveau, et de juger de son état de vigueur, puis ils lui donnèrent du vif, puis, quand il fut bien certain que l’oiseau avait retrouvé toute sa santé, et recouvré un peu d’esprit de domesticité, ils le sortirent à l’extérieur du château, et le firent voler sur des pigeons d’escape, puis ils allèrent aux champs, et, chassant à la billebaude, le firent voler sur des perdrix
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