Il y avait la monotonie du bureau, l'ennui de l'employé, la sacralisation du client, l'incessant impératif de rentabilité. Je n'en pouvais plus, j'ai craqué, j'ai négocié mon C4. Et là, je me suis senti tomber, chuter littéralement dans le monde ouaté du chômage. Alors je ne sortais plus du lit avant midi... Jusqu'au jour où. Un jour de soleil, je suis sorti marcher en ville, juste me promener. Comme une ivresse de liberté, inhabituelle. Qu'est-ce que je foutrais bien de ma journée ? C'est drôle qu'un être vivant ne sache pas répondre à cette question, qu'elle lui foute comme une petite boule dans la gorge, un léger serrement.
Beaucoup d'emplois, bien ou mal rémunérés, peu importe finalement, sont ainsi nuisibles - ou du moins sans réel intérêt. Ils contaminent nos quotidiens, tout en rendant malheureux ceux qui les occupent. Ils ne sont absolument pas nécessaire à notre survie, ni à l'amélioration de nos conditions quotidiennes d'existence.