Il y avait pourtant en Italie, particulièrement en Toscane, des poètes populaires sans prétention, ne s'inqui étant ni de la Provence ni de Bologne, joyeux lurons qui disaient tout franc ce qu'ils avaient sur le cœur. L'un d'eux au moins mérite d'être connu, Cecco Angiolieri de Sienne, qui peut-être eût compté dès lors en son pays autant que Villon, deux siècles plus tard, compta dans le nôtre , si ce pauvre Cecco n'avait pas dû vivre si près de Dante et pâlir, étoile fuyante, au soleil levant. Il n'en osa pas moins s'attaquer au maître et lui crier avec la liberté de la rue :
Car l'aiguillon, c'est moi; c'est toi le bœuf .