" C'est étrange tout de même, ce mélange de gros bébés, de géants et de mannequins dans une même équipe, non ? a demandé Margot.
- Vous ne connaissez donc vraiment rien au rugby ?
- Vraiment rien ! Un oncle a essayé de m'y intéresser une fois, il a vite abandonné.
- Laissez-moi essayer..."
"Marc Moritz, dans une semaine, vous ferez votre première sortie dans le grand monde. Pas trop stressé ?
- Non.
- Mais quel est votre secret ??
- La sophrologie, l'anonymat et le jus d'ananas. Ah! Me déconnecter de facebook, aussi. Vous devriez essayer, je vous sens un peu tendue.
- Vous avez raison... Dites, je peux vous poser une question, en off?
- Allez-y."
On peut oublier une histoire, mais les livres restent en nous, ils nous construisent. Je suis sûr que sans le savoir, la plupart des décisions que j’ai prises dans ma vie ont été inspirées par des romans que j’ai lus et dont je ne saurais plus te raconter l’histoire.
- Tu as déjà remarqué qu'on peut tomber amoureux d'un héros ou d'une héroïne de cinéma ? j'ai demandé.
Josie a levé un sourcil.
- Hmm ?
- Depuis que j'ai commencé à lire, je me suis rendu compte que ça peut arriver aussi avec les héroïnes de roman. Et là, je crois bien que je viens de rencontrer une de ces héroïnes, mais dans la vraie vie...
Un premier séjour dans une ville, c’est un peu comme un rendez-vous Tinder. Si vous cherchez à en savoir trop sur l’autre avant le premier soir, la machine à fantasmes se met en marche, et au moment de la rencontre, c’est la déception.
À Lisbonne, le café se boit court, très court, amer et bien serré. On peut faire confiance aux Portugais : ils ont été parmi les premiers amateurs de café en Europe, et ils ont fait du Brésil le premier producteur mondial.
C’est d’ailleurs au café A Brasileira que l’expresso portugais a trouvé son nom : bica. Aux clients qui trouvaient le petit noir un peu trop raide, les patrons du café disaient qu’ils n’avaient qu’à le boire avec du sucre. « Beba isto com açucar » - initiales bica. Le nom est resté. Mais ça, c’est déjà dans le guide, pas besoin de le mettre à jour.
Gabriel Shams était son pseudonyme, c’est devenu son nom.
Shams - le soleil, en arabe.
Mais du temps de la gloire, le soleil lui importait peu. La lumière qu’il cherchait, c’était celle des podiums, celle des spotlights.
Que cela paraît loin, déjà. Désormais il se couche tôt.
" Il n’y a rien de plus beau que la mélancolie ", a glissé Gabriel en l’entendant la première fois qu’il est venu. Il ne s’est pas rendu compte qu’il parlait tout haut, et João a répliqué, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde : " Ne m’en parle pas. C’est une drogue. "
Lisbonne et moi, c’est un peu comme si j’avais rencontré un homme vite fait pour un verre, et que maintenant nous avions rendez-vous pour dîner ensemble.