AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Marc Riboud (14)


Retrouver dans la réalité une géométrie ou un rythme que nous aimons c'est comme écouter une mélodie déjà entendue ou savourer un fruit dont nous connaissons le goût. L'oeil comme les autres sens a ses plaisirs. Mais le plaisir de l'oeil demande plus d'entraînement.
... Nous ne pouvons créer à partir d'une feuille blanche comme le peintre, mais notre but est le même, simplifier pour rendre lisible, pour interpréter
Commenter  J’apprécie          70
Faute de mots, là aussi, pour les décrire, nous nous contentons de souligner, une fois encore, les sentiments profonds que nourrissent les Chinois pour les brumes et les nuages. Matière insaisissable et évanescente entre toutes, ceux-ci leur apparaissent pourtant comme des substances charnelles. Dès lors, ils entretiennent avec eux des rapports quasiment "sensuels". Les poètes ne parlent-ils pas de "dormir au sein des brumes et nuages" ou de "caresser brumes et nuages"? Et les adeptes du taoïsme conseillent, eux, de se "nourrir de brumes et nuages".

Tout Chinois qui parvient au Huang Shan éprouve l'étrange sensation de retrouver "son lieu et son milieu", de "toucher au but". Pour peu qu'il s'y attarde toutefois, il fait l'expérience d'un amour passionnel qui le dépasse, il éprouve la présence d'un être combien réel et pourtant désespérément inaccessible, à la fois comblé de beautés palpables et chargé d'indicibles mystères, tour à tour attirant et fuyant, révélant et cachant... Rien d'étonnant à ce que, de tout temps, poètes et peintres le comparent à une ensorcelante figure féminine qui hante et féconde leur imagination.
Commenter  J’apprécie          60
Attirée par la fleur de sa gloire
sur le fruit de la beauté
du manguier de son corps,
l'abeille de l'œil des hommes
ne pouvait plus s'en détacher.

Citation extraite d'une stèle trouvée à Angkor,
traduite du sanskrit et citée par Bernard Philippe Groslier (1956)
Commenter  J’apprécie          60
Rocher propulsant arbre
Arbre aspirant rocher
Cercle ouvert renouant l'alliance terre et ciel
Cercle fermé renouvelant le mystère à trois faces
Dans l'ombre offerte homme errant
Asseoit enfin son royaume.
Commenter  J’apprécie          50
Pourpres ou azurés, passés au lavis ou nimbés d'un halo lumineux, brumes et nuages ont leur palette en accord avec celle des rochers et de la végétation. On les voit monter de la vallée vers le sommet et évoluer d'un mont à l'autre, les entraînant dans un processus de métamorphoses perpétuelles. Comme pour accomplir un rituel sacré, avant l'aube on se rend sur la haute terrasse ou sur le mont Lion-accroupi pour voir les flots de nuages déchirés par le soleil levant, et le soir, irrésistiblement, on se dirige vers l'ouest, jusqu'au belvédère Nuages-déferlants pour voir les marées de nuages emporter le soleil couchant. A ces heures la nature même, avec ses monts, ses pins, ses rochers, le Singe-contemplant-l'océan, la Déesse-offrant-des-fleurs, l'Immortel-séchant-ses-bottes, silhouettes soudain figées là, au premier plan, semble frappée de stupeur. Spectacle grandiose auquel on ne se lasse pas de participer, tant il change de lumière et d'aspect à chaque instant.
Commenter  J’apprécie          50
Qui n'a éprouvé ce moment de grâce, d'euphorie où la passion de regarder, de découvrir, de cadrer exerce une pression si forte qu'elle nous fait basculer, chavirer dans un autre monde ? Ce point de déséquilibre, où l'on est poussé hors de soi, précipité à l'extérieur, est un moment de grande jouissance, le visage fouetté par le vent, les yeux submergés par le déferlement des images.
Commenter  J’apprécie          50
Dans cette aventure grandeur nature, Marc Riboud, photographe français, ne poursuit pas les scoops. Il ne sacralise pas la photographie, même s'il lui voue son emploi du temps : « Une photographie, déclare-t-il, n'est pas plus importante qu'une phrase dite par n'importe qui dans un autobus. Nous photographions des détails, des petits morceaux du monde. »
Commenter  J’apprécie          30
Aux fenêtres des chemins de fer de notre enfance une plaque en plusieurs langues nous prévenait : "Il est dangereux de se pencher au-dehors." (...) Depuis longtemps je pense que pour nous, photographes, notre devise devrait être le contraire. En effet : "Il est recommandé de se pencher au-dehors." Il nous faut sortir, marcher dehors, regarder la vie devant soi, et laisser les comptes et les petits papiers derrière.
Commenter  J’apprécie          20
Ce livre est un livre d'images. je suis photographe, je ne suis pas sinologue. En Chine j'ai beaucoup marché, beaucoup regardé, beaucoup photographié...
...

... En 1957,à peine sorti de la gare de Pékin, ma première photo fut un pousse-pousse éventré flanqué d'une ombrelle dérisoire. C'est l'image du dénuement extrême de la Chine avant la Révolution.

En 1965, au fond des campagnes, j'ai vu les étudiants par milliers manier maladroitement pelles et pioches. Il fallait leur faire perdre à tout prix l'orgueil de l'intellectuel et les tentations de la ville.

En 1980, la dernière photographie que j'emporte de Chine : au coeur de la Cité Interdite, les Chinois ne se font plus photographier devant le portrait de Mao, mais devant ou dans une voiture, symbole de l'idéal de consommation...
...
... Que va-t-il se passer demain ? aujourd'hui le rêve lui est permis, mais sa réalisation reste encore une utopie pour l'immense majorité d'un milliard de Chinois.
Préface de Marc Riboud. Édition 1980.
Commenter  J’apprécie          20
Peu à peu vous "entendrez" les images car elles parlent une langue silencieuse comme les mots des livres.
Commenter  J’apprécie          10
Aux Huang Shan, le temps a coulé sur les marches usées de ces escaliers sans âge qui, sans fin, montent vers des promontoires élevés au seul culte de la beauté. En montant vers la Capitale Céleste, l'escalier se divise en deux dont l'un se perd dans la brume. Mène-t-il vers l'abîme ou vers le ciel ?
La brume façonne la splendeur du paysage, et plonge celui qui se laisse emporter par elle dans une harmonie et un mystère, une "résonance intérieure".
Commenter  J’apprécie          10
Mon obsession : photographier le plus intensément possible la vie la plus intense. C'est une manie, un virus aussi fort pour moi que le réflexe d'indépendance. Et si le goût de la vie diminue, les photos palissent parce que photographier, c'est savourer la vie au 1/125e de seconde.
Commenter  J’apprécie          10
Photo de Marc Riboud
- 1957 Anchan. Comme partout en Chine, il est difficile de distinguer ingénieurs et ouvriers. Ici, dans la cantine d'une aciérie, des cadres déjeunent en gardant leurs lunettes faites pour regarder l'acier en fusion.
Commenter  J’apprécie          10
P
Commenter  J’apprécie          01

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marc Riboud (66)Voir plus

Quiz Voir plus

questions livre au bonheur des dames

d'où vient Denise avant qu'elle arrive à sa destination?

Bretagne
Allemagne
Normandie
Russie

13 questions
816 lecteurs ont répondu
Thème : Au Bonheur des Dames de Émile Zola (Fiche de lecture) de Émile ZolaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}