Le travail a définitivement perdu sa fonction de construction pour l'homme, d'aboutissement, si chère aux philosophes. Il n'est probablement plus indispensable et a, indubitablement perdu son sens et sa finalité; les gains de productivité permettent de subvenir aux besoins d'un nombre de personnes supérieur à la quantité d'emploi disponibles pour la population.
Une enquête américaine concluait que 50 à 70% des patients déprimés n'étaient pas reconnus comme tels à l'issue de la première consultation.
Dominique Méda (2010), qui dirige le Centre d'étude de l'emploi, souligne pourtant, comme de nombreux sociologues, la nécessité de réduire le temps de travail non seulement pour un meilleur partage de l'emploi mais aussi pour définir de nouveaux modes de sociabilité. Cela serait potentiellement porteur d'un plus grand bien-être social.
On évalue aujourd'hui à moins de 10% le nombre de patients déprimés recevant une prise en charge adéquate pour leur maladie.
La mode actuelle du lean management nous semble préjudiciable. Ce dérivé actuel du taylorisme qui cherche le gain de productivité en traquant les temps morts est à notre sens une catastrophe managériale. Il diminue la fiabilité et semble avoir des conséquences dramatiques en termes de santé mentale.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que la France est un des pays les plus touchés parles dépressions professionnelles; le Bureau international du travail (BIT) souligne quant à lui que les dépressions au travail sont la première cause de dépense en santé mentale.
Avec le développement des contrats à durée déterminée et des stages de longue durée, nous sommes passés du salariat au précariat.
.es problèmes psychologiques sont devenus une des premières causes d'arrêt de travail en France.