La vamp habitait, rue Caulaincourt, un petit appartement de deux pièces, meublé très modestement. Elle aurait pu, en vendant la centième partie de ses bijoux, acquérir par exemple le plus bel hôtel particulier de l'avenue du bois, mais intelligente autant que belle, Eva Grosbureau se gardait d'étaler un luxe provocant. C'est qu'elle redoutait les antennes du fisc et, non moins, les inspecteurs du contrôle économique qui courent derrière les cadillac conduites par les filles en vison et remontent ainsi jusqu'au pot aux roses du noir ou du trafic d'or, ou d'influences, ou de devises. Eva était une vamp moderne...
(extrait de "la vamp et le normalien")