Le Parti agraire ne limite pas son action à la défense des intérêts matériels de l'agriculture et à la solution des problèmes humains que pose le déclin de la population rurale. Il entend que l'esprit des hommes de la terre, leur idéal et leur mystique pénètrent tous les domaines de la vie publique, la politique intérieure comme les affaires étrangères, les finances publiques comme la législation sociale et l'ensemble des questions économiques qui commandent l'avenir de la nation en France et outre-mer.
La Paysannerie française a désormais sa doctrine, son idéal, sa mystique ; elle dispose enfin des formations politique et tactique capables de la conduire au salut de la civilisation paysanne, c'est-à-dire de la civilisation française elle-même.
Jamais à aucune époque, l'influence du capitalisme, de l'argent, n'a été si forte que de nos jours. Les grandes banques mènent le monde : leur domination est totale sur l'industrie et sur le grand commerce, qui ne sauraient vivre sans crédit ; les gouvernements sont soumis à leur loi ; tous ont besoin des établissements financiers pour le soutien des fonds d'État et le placement de leurs emprunts.
Cultiver la terre est « un métier de fou », disaient nos vieux paysans ; on ne sait jamais la quantité qu'on produira, ni la qualité qu'on obtiendra, ni le prix auquel on vendra.
L'agriculture ne se prête pas à l'exploitation anonyme qui est l'émanation et l'expression du capitalisme.
L'Ouvrier d'industrie est syndicaliste par destination ; par destination, le Paysan est individualiste.