Ayant repoussé l'idée d'un "Dieu bon", le XVIII ième siècle avait découvert celle d'un "homme bon". Quand Nietzsche annonçait la mort de Dieu, il croyait surtout annoncer une aurore : l'avènement du surhomme. C'est cette idée de l'homme qui a fait faillite. "Les yeux qui ont vu Auschwitz et Hiroshima ne pourront plus contempler Dieu", disait Hemingway. Peuvent-ils encore, sans sourcilier, contempler l'homme ?
Lorsque l'homme se révolte au creux de sa souffrance, il ne mérite aucun blâme : c'est Dieu qui se révolte dans sa souffrance.