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Citation de dreoilin


Or, le silence qui s’emparait de nous rendit les Compagnons
de la Mer délirants. Et parmi les peuples aux quatre couleurs qui
nous regardaient fixement, immobiles, ils choisirent dans leur fuite
effrayée chacun le souvenir de sa patrie lointaine ; ceux d’Asie étreignirent les hommes jaunes, et eurent leur couleur safranée de cire
impure ; et ceux d’Afrique saisirent les hommes noirs, et devinrent
sombres comme l’ébène ; et ceux du pays situé par-delà l’Atlantide
embrassèrent les hommes rouges et furent des statues d’acajou ; et
ceux de la terre d’Europe jetèrent leurs bras autour des hommes
blancs et leur visage devint couleur de cire vierge.
Mais moi, le Capitaine au pavillon noir, qui n’ai pas de patrie, ni
de souvenirs qui puissent me faire souffrir le silence tandis que ma
pensée veille, je m’élançai terrifié loin des Compagnons de la Mer,
hors de la cité dormante ; et malgré le sommeil et l’affreuse lassitude
qui me gagne, je vais essayer de retrouver par les ondulations du
sable doré, l’Océan vert qui s’agite éternellement et secoue son
écume.
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