Ce livre, écrit par un juriste, s’étend sur les innombrables violations des lois par les hommes au pouvoir au Congo Kinshasa: corruption généralisée (notamment pp. 70-71), trucage des élections, etc. En 2010, la République «Démocratique» du Congo était classée pays le plus pauvre du monde par habitant, derrière Haïti et la Somalie, alors qu’à l’indépendance (1960), c’était le pays le plus riche par habitant de toute l’Afrique. Aujourd’hui, le revenu par habitant n’est plus que le quart de ce qu’il était en 1960.L’auteur explique comment on en est arrivé là.
Il décrit le pillage de cet Etat qui regorge de richesses naturelles et (p. 176) la pratique consistant à photographier son bulletin de vote contre une somme d’argent si on vote pour le candidat du pouvoir. Au Katanga, la rémunération des députés représentait plus de la moitié du budget de la province. Les opposants rallient le pouvoir contre des dollars et renient leurs promesses de l’époque où ils étaient dans l’opposition. Ce ne sont là que quelques exemples. Le livre est un réquisitoire implacable qui ne laisse entrevoir aucune amélioration prévisible.
Quelques citations encore: "Ce n'est pas parce qu'un président est élu démocratiquement que le pays est le sien. C'est le pays de tous les Congolais" (p. 79).
"Au temps colonial, l'administrateur de territoire assistait personnellement aux funérailles des chefs coutumiers. Pas pour hommages, mais pour empêcher que des femmes et des serviteurs ne soient sacrifiés et enterrés vivants pour accompagner le despote dans son repos éternel" (p. 37).
"Actuellement, il semble que le rêve secret de tout Congolais est d'obtenir un passeport pour voyager… et au mieux obtenir une autre nationalité" (p. 103).
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