Margaux Othats

C'est une amie qui m'a offert cet album il y a de nombreuses années et je l'ai laissé traîner dans ma PAL sans trop savoir pourquoi.



Dans cet album, nous allons suivre les efforts d'une enfant qui construit un animal en pierres. Seulement, deux chasseurs viennent constamment tirer sur son œuvre qui se retrouve réduite en miettes, mais la petite fille continue de s'acharner...



Je pense que cet album ne sera pas forcément compris par les très jeunes enfants puisque rien ne nous est expliqué directement. En effet, c'est un album sans texte, ce qui implique une compréhension des éléments du livre en se basant entièrement sur les illustrations.



J'ai découvert avec plaisir cet album sans texte, au format paysage, et aux illustrations épurées assez surprenantes. On observe une enfant construire une sculpture en pierres, représentant un animal, mais que deux chasseurs détruisent au fur et à mesure. C'est une chouette histoire qui permet de parler de persévérance !

Cette BD est avant tout pour moi un chef d'oeuvre graphique : chaque illustrations, chaque planche réalisées par Margaux Othats racontent en elle-même toute une histoire !



Les brides de texte vient ponctuer l'ouvrage mais l'assemblement, la juxtaposition et la composition des dessins correspondent parfaitement à la réflexion philosophique et au voyage initiatique propose dans l'album.


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Très surprenant ce roman graphique, très joliment dessiné (j'aime la couleur des dessins, et leur rondeur) qui raconte l'histoire d'une nuit d'été d'une bande de copains dans la forêt. Le surprise vient du fait que l'histoire est sans parole. Aucune bulle, aucun écrit, et pourtant l'histoire est tout à fait compréhensible. Les dessins parlent d'eux mêmes.

C'est un parti pris intéressant, mais j'avoue que je préfère avoir du texte permettant aussi "d'entendre" la voix des personnages, et leur pensée, leur ressenti, leur analyse.



Quoiqu'il en soit c'est un bon (et court) moment de lecture.

En jouant légèrement sur les codes des contes (le chasseur, les habits rouges...), et à plein sur le merveilleux lorsque la pierre s'anime, Margaux Othats insuffle de la fraîcheur à cette morale bien connue. L'album est plus que soigné, délicat à l’œil comme à l'esprit : à apprécier le sourire aux lèvres !
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Un coup de coeur pour cet album tout en peinture sans texte sans expression dans les visage, mais où les sentiments sont omniprésents. Bravo !

Un album sans parole, mais empli d'émotions. Un vrai moment de poésie.

Une petite fille façonne une boule de neige, la fait grossir, grossir et de page en page va faire surgir le printemps sous le blanc neige du papier.



Un cahier agrafé, glissé dans une couverture à rabats pliée. A l’intérieur, celle-ci est imprimée d’un léger lavis qui fait apparaître, en réserve, des flocons couleur papier, blanc crème. Le cahier ouvert, une fois retourné, représente un paysage de collines couvertes d’herbe où affleurent quelques rochers. Devant une fenêtre, la petite fille de la couverture dessine : ses crayons apportent les seules touches de couleur dans l’ensemble des tons beige, grèges, gris qui habillent les pages. Concentrée, elle trace des herbes, un soleil et, soudain, s’arrête pour agir directement sur le paysage. Coup de cœur absolu pour cet album où le livre fait corps avec l’illustration et la narration.



Critique rédigée pour la Sélection du Petit Dévoreur 2017, Bibliothèque départementale de la Sarthe


Lien : http://biblio.sarthe.fr/la-b..

Un joli album poétique sans texte. L'enfant pourra observer l'arrivé des couleurs sur ce blanc immaculé.

Qu’est-ce que le bonheur ? Vaste question qui appelle une multitude de réponses.

« Je ne sais pas ce qu'est le bonheur, mais voici les instants qui me font du bien... » nous dit notre petite héroïne. Dès lors, elle nous en propose quelques uns de son cru et nous invite par là-même, en filigrane, à réfléchir à ce qui participe à notre propre bonheur. Il en va ainsi de petits moments de félicité comme déguster un chocolat chaud quand il fait froid dehors, traîner au lit ou encore savourer la caresse du soleil sur sa peau.

Le bonheur se vit dans l’instant chez l’enfant. Et si nous, adulte, prenions exemple ?

L’autrice n’a vraiment pas son pareil pour suggérer beaucoup en peu de mots. À l’art de la concision est associé une grande force d’évocation et c’est particulièrement ce que j’aime chez cette autrice jeunesse dont la Louise et Un monde à inventer avaient déjà conquis mon cœur.

Les illustrations, quant à elles, provoquent un véritable envoûtement et le flou génère une sorte de méditation contemplative. L'absence de traits du visage de la petite protagoniste permet l’identification du jeune lecteur (même si elle a les cheveux long) de même que le tutoiement qui l'invite à lister ses propres instants qui lui font du bien.

Un album d’une grande tendresse pour cet inventaire des petits riens où se mêlent simplicité, concision, un brin de philosophie et beaucoup de poésie.

Continue très chère Stéphanie à nous envoûter par tes mots et ton univers. Et dis-moi, te serais-tu inspirée de Delerm et de son célèbre La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules ?

Et ce chat, sur les pages de garde, allongé sur son bouleau de jour comme de nuit…  ! C’est sûrement à ça que ressemble le bonheur des félins…

Et vous quels sont vont petits instants de bonheur ?

Au début ils sont cinq : cinq amis dont on devine l’espièglerie, le désœuvrement et la complicité à travers les gestes alanguis et chahuteurs, les fronts baissés et les mains dans les poches. Ils sont partis à vélo à travers les montagnes pour s’installer au cœur d’un bois sous le ciel étoilé, sortent les bières des sacs à dos, allument leurs premières cigarettes dans la tombée du soir. Soudain l’un d’eux disparaît : on s’inquiète, son nom résonne à travers le sous-bois, les faisceaux des lampes torches n’en finissent pas de se croiser dans l’obscurité. On appelle à l’aide, la police prend des mesures : une enquête est ouverte.



C’est l’histoire d’une mystérieuse disparition dans un petit village de montagnes, près d’un lac, mais surtout d’une absence douloureuse qui subsiste tandis que le temps s’étire, inexorablement. Comment les quatre amis vont-ils se débrouiller avec ce manque ?



Margaux Othats signe une œuvre magistrale, tout en images. Pas de bulles, pas de textes : tout est dans les couleurs, les nuances et les détails merveilleusement réalistes, qui incitent le lecteur à redoubler d’attention et à restituer lui-même les émotions et les dialogues à partir des silences, des postures et des visages fantômes.

Entre ombres indigo et lumières dorées, routes enneigées et montagnes radieuses, la nature forme un enchaînement de tableaux vivants et sublimes, et joue son rôle propre dans le drame : tantôt hostile, évocatrice de la tension et du chagrin, tantôt désolée, témoin muet et impuissant, tantôt apaisante et finalement porteuse d’espoir : les saisons se succèdent et la vie continue, envers et contre tout.



Ce livre est un chef-d’œuvre qui fascine et interroge, qu’on a envie de relire à l’infini soit pour déceler l’indice qui nous aurait échappé, soit pour admirer la puissance esthétique du trait et des couleurs. C’est un livre inclassable, d’une beauté saisissante, presque cinématographique, qui se savoure comme un film muet.

Récit presque sans histoire, palpitation du temps qui passe, créent un sentiment poétique très fort. Belle réussite, cette composition très maîtrisée répond pleinement à l’intention de Margaux Othats.
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Il y a quelque chose de beckettien dans ces deux personnages qui attendent dans l’univers clos de la forêt (...) Un album étrange.
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Margaux Othats signe ici un premier album prometteur ; son écriture graphique forte, à la fois immédiate et ouverte à l’interprétation – demandez aux enfants de vous raconter l’histoire, c’est frappant ! – sert à merveille cet objet-livre élégant dont la mise en page et la manipulation inhabituelle (une ouverture du livre dite « à l’allemande », du bas vers le haut) réunissent les conditions d’une expérience de lecture étonnante.
Lien : http://www.chronicart.com/ba..