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Citation de margueriterothe


Centre-ville. Les trottoirs étaient bondés de monde. Elle se demanda si l’idée qu’elle avait eue le matin d’aller au cinéma était si bonne que ça.

Depuis qu’elle avait débouché sur l’artère principale, elle s’était mise à marcher plus vite, emportée malgré elle par le flux chaotique de la foule. Ça lui donnait l’impression d’être pressée, elle aussi. Les rafales de vent agitaient devant ses yeux quelques mèches de cheveux, qu’elle écartait mécaniquement toutes les dix secondes. Le geste l’agaçait. Les mains plaquées sur leurs robes, l’une devant, l’autre derrière, les femmes bataillaient ferme pour tenir dissimulées leurs cuisses et leurs petites culottes. Au moment où elle croisait un vieil homme, elle vit la casquette de celui-ci bondir littéralement en l’air, subitement arrachée de sur son crâne par une rafale. La contrariété remplaça instantanément la surprise sur sa figure. Et Katharine crut lire au même instant dans son regard un : Hé ! Raubaire de capèu !
Les feuilles jaunies des platanes et les papiers sales, qui d’habitude se contentaient de joncher le sol, tourbillonnaient aujourd’hui en tous sens dans l’espace. Perpétrées par une entité invisible et sûrement polydactyle, toutes ces folies ressemblaient aux farces d’un môme surexcité. Dans l’air comme par terre, rien ni personne n’échappait aux bourrasques du Mistral. Un vrai barnum. C’en était presque épuisant.
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