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Citation de araucaria


Du fait de nos conventions familiales basées sur un nom transmis de père en fils, nous nous sentons à tort reliés au passé par une mince tige, sur laquelle se greffent à chaque génération des noms d'épouses, toujours considérés comme d'intérêt secondaire, à moins qu'ils ne soient assez brillants pour en tirer vanité. En France, surtout, lieu d'élection de la loi salique, "descendre de quelqu'un par les femmes" fait presque l'effet d'une plaisanterie. Qui - sauf exception - sait le nom de l'aïeul maternel de sa bisaïeule paternelle? L'homme qui l'a porté compte autant, néanmoins, dans l'amalgame dont nous sommes faits, que l'ancêtre du même degré dont nous héritons le nom. Du côté paternel, le seul qui m'occupe ici, quatre arrière-grands-parents en 1850, seize quadrisaïeuls vers l'An II, cinq cent douze à l'époque de la jeunesse de Louis XIV, quatre mille quatre-vingt-seize sous François 1er, un million plus ou moins à la mort de Saint-Louis. Ces chiffres sont à rabattre, tenu compte de l'entrecroisement des sangs, le même aïeul se retrouvant fréquemment à l'intersection de plusieurs lignées, comme un même noeud à l'entrecroisement de plusieurs fils. Pourtant, c'est bien de toute une province que nous héritons, de tout un monde. L'angle à la pointe duquel nous nous trouvons bée derrière nous à l'infini. Vue de la sorte, la généalogie, cette science si souvent mise au service de la vanité humaine, conduit d'abord à l'humilité, par le sentiment du peu que nous sommes dans ces multitudes, ensuite au vertige.
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