AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de aimeryjoessel


C'était une beauté, cette Mercês. Grande, le teint clair, avec de grands yeux à demi clos. Elle n'était pas maigre et agitée comme sa mère, ni intérieurement sereine et protectrice comme Alberta. Quand elle était là, quand on la voyait passer, il émanait d'elle, il s'en apercevait maintenant, rétrospectivement, sans en être tout à fait certain, une force vitale qui attirait le regard de tous les hommes. Comme un bel aimant attire la limaille de fer. Les conversations perdaient toute cohérence parce qu'ils étaient tous soudain à la fois nerveux et en transe. Les gens se jetaient des regards furtifs. Par la suite, c'est-à-dire toute sa vie, les femmes qu'il avait rencontrées lui étaient apparues comme de pâles imitations, du plaqué or, des pierres sans valeur, au mieux des perles de culture. Mateus revit ses yeux sans pareil, son petit nez droit aux ailes presque transparentes, toujours frémissantes, ses cheveux noirs souples et épais, qu'elle nouait sur la nuque. On la regardait, on parlait d'elle, mais elle n'avait pas l'air de s'en apercevoir, comme si elle évoluait dans son atmosphère personnelle, à l'abri d'une cloche invisible. Mateus se souvenait bien de ce vague sourire qui ne la quittait jamais et voulait peut-être simplement dire qu'elle était heureuse de vivre et d'être si belle.
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}