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Simone Biberfeld (Traducteur)
EAN : 9782729110000
120 pages
Editions de La Différence (01/03/1994)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Mateus Silva ne s’est jamais habitué à son nom, ni à son emploi – pris “temporairement” quinze ans plus tôt –, ni à la mort de son père à Johannesburg, ni à celle de sa mère – “du coeur, c’était son point faible”. Mateus Silva, qui attend la mort de sa compagne Alberta, n’a plus qu’un désir : retrouver sa tranquillité, ses habitudes, vivre bien – c’est-à-dire tout seul... Mais lorsqu’il revient, vingt-cinq ans après, dans la maison de son enfance pour la vendre, et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
N°228
Juillet 2000



LE TEMPS DE GRACEMaria Judite de Carvalho – Éditions de la Différence.


Qu'est ce qui fait qu'un homme, Mateus Silva, sur terre temporairement comme nous tous, mais perpétuellement en transit partout où il passe et continuellement en regret, aspire à vivre seul alors qu'on nous rebat les oreilles avec un bonheur qui ne peut se vivre qu'à deux ?

Il n'a jamais accepté les compromis que chaque homme doit faire avec la vie, ces petits arrangements qui la font, sinon belle, à tout le moins plus supportable. Il vit avec ses remords, ses deuils. Il n'a jamais réussi et ne réussira jamais, parce qu'il n'a pas le sens des choses ni des bonnes transactions, parce qu'il accepte sans broncher les petitesses d'un emploi subalterne, parce qu'il regrette sa mère, son père absent et volage, parti mourir au-delà des mers…

De son enfance, il garde des images merveilleuses et irréelles, un peu comme celles d'un paradis définitivement perdu qu'on ne retrouvera jamais. Il en conserve aussi un diminutif de son nom, comme s'il n'était pas actuellement la même personne…
S'il vend la maison de ses parents, désormais sienne, mais vide, déserte depuis longtemps et presque devenue étrangère pour lui, c'est moins pour gagner de l'argent que pour se forcer à tourner une page dans sa vie.

Il évoque son camarade Ginho qui a réussi, lui, et qui fera sûrement un beau et surtout un riche mariage. Il revoie Dona Mercês, la mère de son ami, dont jadis la beauté le faisait rêver et sûrement aussi un peu fantasmer. Elle est désormais laide, vieille et a choisi d'oublier le temps où la moralité ne guidait pas sa vie et où elle était la maîtresse de son père. C'est peut-être à cause d'elle qu'il était parti et que son épouse était morte d'avoir été abandonnée ?
Osorio, le mari de Dona Mercês, lui, se contente de gagner de l'argent et ne s'occupe pas du reste. La vie pour lui n'est pas autre chose que cela, faire des affaires…

Mateus a une femme, Alberta, torturée par la maladie et qui veut voir l'Acropole avant de mourir. Elle est entrée dans sa vie presque par hasard et la quittera comme par effraction.
Après cela ce sera la solitude mais sûrement pas la vie avec Natalia, la fille de Dona Mercês. Au début le lecteur peut supposer quelle est sa demi-soeur, celle qui serait née des amours illicites de Mercês et de son père mais il n'en est rien. Il la laissera cependant s'éloigner alors que tout était possible entre eux, une passade comme une vie plus stable qui aurait pu faire de lui le beau-frère de Ginho et lui assurer un avenir plus sûr…

Nous ne sommes sur terre que de passage. le temps s'écoule inexorablement et inscrit sa marque sur notre corps et creuse des rides sur notre visage… C'est là une des contingences de la condition humaine : nous vieillissons, mais s'il fallait recommencer sa vie, il y a fort à parier que nous ferions les mêmes choix !

© Hervé GAUTIER.
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C'était une beauté, cette Mercês. Grande, le teint clair, avec de grands yeux à demi clos. Elle n'était pas maigre et agitée comme sa mère, ni intérieurement sereine et protectrice comme Alberta. Quand elle était là, quand on la voyait passer, il émanait d'elle, il s'en apercevait maintenant, rétrospectivement, sans en être tout à fait certain, une force vitale qui attirait le regard de tous les hommes. Comme un bel aimant attire la limaille de fer. Les conversations perdaient toute cohérence parce qu'ils étaient tous soudain à la fois nerveux et en transe. Les gens se jetaient des regards furtifs. Par la suite, c'est-à-dire toute sa vie, les femmes qu'il avait rencontrées lui étaient apparues comme de pâles imitations, du plaqué or, des pierres sans valeur, au mieux des perles de culture. Mateus revit ses yeux sans pareil, son petit nez droit aux ailes presque transparentes, toujours frémissantes, ses cheveux noirs souples et épais, qu'elle nouait sur la nuque. On la regardait, on parlait d'elle, mais elle n'avait pas l'air de s'en apercevoir, comme si elle évoluait dans son atmosphère personnelle, à l'abri d'une cloche invisible. Mateus se souvenait bien de ce vague sourire qui ne la quittait jamais et voulait peut-être simplement dire qu'elle était heureuse de vivre et d'être si belle.
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