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4.16/5 (sur 35 notes)

Nationalité : Portugal
Né(e) à : Lisbonne , 1921
Mort(e) à : Lisbonne , 1998
Biographie :

Maria Judite de Carvalho est un écrivain et peintre lisboète, née en 1921 et décédée dans sa ville natale en 1998. Elle fut la femme de l'écrivain portugais Urbano Tavares Rodrigues. Elle vécut également en Belgique et en France, notamment lors de la dictature de Salazar. Elle tint durant plusieurs années des chroniques sur des choses vues et entendues dans des journaux portugais.

Son œuvre, commencée en 1959 avec le bref récit Tous ces gens, Mariana... qui donne son titre à un recueil de textes courts, compte parmi les plus étranges mais aussi parmi les plus intéressantes du XXe siècle en Europe. Sans faire preuve d'un avant-gardisme effréné mais tout en développant une originalité singulière, ses romans et nouvelles (souvent brefs) se caractérisent par une liberté de ton, particulièrement ironique, et une apparente légèreté sous laquelle se profilent de nombreuses questions existentielles d'importance. L'écriture se caractérise par un minimalisme qui, de la plus pure banalité peut faire surgir le fantastique ou les abîmes de l'angoisse.

Les éditions de La Différence ont entrepris, depuis la fin des années quatre-vingt, la publication de son œuvre en langue française dans une traduction de Simone Biberfeld.
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Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Maria_Judite_de_Carvalho
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Maria-Judite de Carvalho : tous ces gens, Mariana
A Porto, au bord du fleuve Douro, Olivier BARROT présente le livre de Maria JUDITE de CARVALHO "Tous ces gens, Mariana..." A propos duquel il conclut "la solitude n'est pas un acquis, elle est innée"!

Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Ma vie est comme un tronc, dont toutes les feuilles et toutes le branches, l’une après l’autre, se sont desséchées. Et maintenant, il va s’abattre, faute de sève. P 17
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Je parlais haut, quand les usages les plus élémentaires exigeaient de parler tout bas, je me taisais quand j’aurais absolument dû dire quelque chose, je n’ai jamais su « être ». J’ai toujours tout confondu, tout mélangé, au point de ne pas me retrouver. P 51
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Penser à l’espoir, c’est idiot ! c’est même comique. L’espoir… Il y a vraiment des gens… Et l’espoir se cache, comme le sable, dans les plis et les ourlets de l’âme. Il se passe des années, des vies, puis vient le dernier jour, et la dernière heure, et alors il surgit, fait paraître inattendu ce à quoi l’on s’attendait, rend plus amer ce qui l’était déjà. Tout est plus difficile à cause de lui. P 11
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Elle s’usait tout doucement, au rythme implacable des aiguilles du temps. Dans sa jeunesse, elle avait été gaie, vive et belle, les photographies le disaient, elle avait même été riche, tout au moins d’espoir et d’amour de la vie. Des sourires blancs oubliés sur son visage lisse, elle regardait avec une intensité verte les choses (transitoires) qu’elle possédait et les gens (non moins transitoires) qu’elle aimait, plus ou moins, et son regard s’attardait sur eux, comme si elle voulait bien les comprendre, les retenir, les garder en elle pour plus tard. C’étaient du reste les seuls biens qu’elle était capable de conserver. L’argent et les choses de ce genre ne lui disaient rien, ses mains avaient toujours vécu ouvertes et elle n’avait jamais su faire de comptes…
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C'était une beauté, cette Mercês. Grande, le teint clair, avec de grands yeux à demi clos. Elle n'était pas maigre et agitée comme sa mère, ni intérieurement sereine et protectrice comme Alberta. Quand elle était là, quand on la voyait passer, il émanait d'elle, il s'en apercevait maintenant, rétrospectivement, sans en être tout à fait certain, une force vitale qui attirait le regard de tous les hommes. Comme un bel aimant attire la limaille de fer. Les conversations perdaient toute cohérence parce qu'ils étaient tous soudain à la fois nerveux et en transe. Les gens se jetaient des regards furtifs. Par la suite, c'est-à-dire toute sa vie, les femmes qu'il avait rencontrées lui étaient apparues comme de pâles imitations, du plaqué or, des pierres sans valeur, au mieux des perles de culture. Mateus revit ses yeux sans pareil, son petit nez droit aux ailes presque transparentes, toujours frémissantes, ses cheveux noirs souples et épais, qu'elle nouait sur la nuque. On la regardait, on parlait d'elle, mais elle n'avait pas l'air de s'en apercevoir, comme si elle évoluait dans son atmosphère personnelle, à l'abri d'une cloche invisible. Mateus se souvenait bien de ce vague sourire qui ne la quittait jamais et voulait peut-être simplement dire qu'elle était heureuse de vivre et d'être si belle.
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Il fallait que cela arrive ainsi ; car il y a des êtres qui ne sont pas nés pour l'amour, qui ne verront s'épanouir que les frissons sacrés de l'attente, parce qu'ils sont trop faibles pour supporter la félicité douloureuse de l'accomplissement.
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C'était un âge presque miraculeux, et elle n'en savait rien. L'oiseau avait pris son vol, mais n'était pas encore parvenu au sommet de la montagne, il planait dans l'air, les ailes ouvertes, mais n'avait pas la force de s'élever jusque-là. On lui faisait remarquer constamment, d'un air sérieux et en fronçant les sourcils, qu'elle faisait des choses qui n'étaient plus de son âge, qui étaient ridicules, ne voyait-elle pas qu'elle avait grandi, qu'elle était une femme ?
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Elle fut presque effrayée lorsqu'il lui adressa soudainement un mot d'amour et elle s'étonna d'avoir presque oublié la tendresse de ces dernières minutes ainsi que sa promesse. Comme tout lui était subitement devenu étranger dans cet environnement morne et étouffant, tout ce qu'une pulsion subite lui avait arraché un peu plus tôt à la faveur d'un enivrement passager.
Elle le regarda de côté, avec une grande circonspection. L'énergie plissait son front, les contours de sa bouche indiquaient le calme de l'homme sûr de lui, toute l'expression de son visage ne reflétait qu'une virilité inflexible empreinte de suffisance.
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