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Citation de Cetsak


Le fermier Häubel était convaincu que la mort serait polie, comme lui-même l’avait toujours été. Il était certain qu’elle ne lui arracherait pas sa vie mais la lui ôterait doucement des mains. Il s’imaginait qu’elle frapperait à sa porte, l’entrebâillerait et demanderait : « Puis-je ? », ce à quoi il répondrait évidemment : « Mais je vous en prie, entrez donc », et la mort entrerait. Elle s’approcherait de son lit et demanderait encore : « Le moment est-il mal choisi ? Je peux très bien revenir plus tard. ». Le fermier Häubel se redresserait et dirait : « Mais non, mais non, c’est parfait maintenant, ne repoussons pas cela une fois de plus, qui sait quand vous auriez le temps de repasser. » Alors la mort s’assiérait sur la chaise disposée pour elle près du lit. Elle s’excuserait d’abord d’avoir les doigts froids, ce qui ne dérangerait pas du tout le fermier Häubel, il le savait, puis elle lui poserait une main sur les yeux.
Voilà comment le fermier Häubel se représentait les choses. Il se releva pour aller ouvrir la lucarne, afin que son âme puisse s’envoler.
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