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3.77/5 (sur 110 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Cologne , le 12/02/1973
Biographie :

Mariana Leky est une écrivaine allemande.

Après une formation de libraire, elle a fait des études au "Studio Literatur und Theater" de l’Université de Tübingen (1994-1996), puis a étudié l'écriture créative et le journalisme culturel à l’Université d’Hildesheim en 1999. Elle est l’auteur de plusieurs livres primés et salués par la critique.

"Le rêve de l’okapi" ("Was man von hier aus sehen kann", 2017), son premier roman traduit en français, est un best-seller en Allemagne, en cours de traduction dans une dizaine de pays et d’adaptation pour le cinéma.

Mariana Leky vit à Berlin.

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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Avec l’amour, on pouvait faire tout un tas de choses. On pouvait le cacher plus ou moins bien, le traîner derrière soi, le soulever, le porter aux quatre coins du monde ou le glisser dans une composition florale, on pouvait le mettre en terre et l’envoyer au ciel. Et l’amour se laissait toujours faire, patient et flexible. Mais on ne pouvait pas le changer.
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-Si tu veux mon avis, que le sexe avec Renate ait fait perdre la raison à ton mari ne révèle pas grand-chose sur la qualité de leur liaison. Après tout, quand on flanque un coup de poêle sur la tête de quelqu’un ça lui fait perdre la raison aussi.
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Certains villageois pensaient que le moment était venu de réveler une vérité cachée et se mirent à écrire des lettres exceptionnellement éloquentes, pleines de " toujours " et de " jamais ". Ils se disaient qu'avant de mourir, il convenait au moins, à la dernière minute, de donner un peu d'authenticité à leurs vies.
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Bien que ce soit anatomiquement impossible, j’avais essayé de changer l’amour, d’en faire un amour qui soit au moins de taille raisonnable, maniable ; ça aussi, c’était très compliqué, mais comme je ne voyais pas Frederik et que je ne lui parlais jamais, je pus tout de même, au fil du temps, me donner l’illusion de la taille raisonnable.
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Il venait de se souvenir de sa visite chez un médecin du village voisin, alors qu’il avait cinq ans. Atteint de varicelle, il était couvert de pustules et accablé de fièvre et de frissons. La fièvre lui donnait nuit et jour de terribles cauchemars et l’opticien pleurait beaucoup.
Il avait redouté la visite chez le médecin, craint que celui-ci ne lui dise : « Arrête enfin de pleurer », craint le stéthoscope glacé. Mais le médecin avait dit très gentiment : « Assieds-toi donc, jeune homme à pois », puis avait frotté l’un contre l’autre ses mains de médecin pour les réchauffer et soufflé sur le stéthoscope pour le rendre moins froid. Il avait expliqué à l’opticien qu’avec le sirop et la pommade qu’il allait lui donner, d’innombrables et minuscules champions du monde de boxe allaient se glisser en lui. Ils étaient si petits qu’on ne pouvait pas les voir à l’œil nu, mais ils étaient aussi très fort, et avaient uniquement été inventés pour mette K.-O. la varicelle. L’opticien s’était tout de suite senti un peu mieux grâce aux petits champions invisibles qui étaient de son côté et allaient combattre la fièvre et les cauchemars.
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À part Elsbeth, la sœur de Selma, les habitants du village n’étaient d’ordinaire pas superstitieux. Ils se livraient avec insouciance à tout ce que la superstition interdisait, comme s’asseoir tranquillement sous des pendules murales malgré le danger mortel, ou dormir la tête vers la porte au risque de franchir cette même porte les pieds devant. Ils étendaient du linge entre Noël et le jour de l’An, ce qui, comme le leur rappelait Elsbeth, équivalait selon la superstition au suicide ou à une complicité de meurtre. Le cri nocturne du hibou ne les effrayait pas plus qu’un cheval en sueur dans l’écurie ou qu’un chien qui hurlait pendant la nuit, tête basse.
Mais le rêve de Selma, lui, mettait les gens devant un fait accompli. Si un okapi lui apparaissait en rêve, la mort apparaissait dans la vraie vie. Et tout le monde se comportait comme si la mort n’apparaissait vraiment qu’à ce moment là, comme si elle surgissait à l’improviste en se trémoussant et n’avait pas été là depuis toujours, proche et lointaine à la fois, comme une marraine qui, tout au long d’une vie, envoie des cadeaux petits et gros.
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Le fermier Häubel était convaincu que la mort serait polie, comme lui-même l’avait toujours été. Il était certain qu’elle ne lui arracherait pas sa vie mais la lui ôterait doucement des mains. Il s’imaginait qu’elle frapperait à sa porte, l’entrebâillerait et demanderait : « Puis-je ? », ce à quoi il répondrait évidemment : « Mais je vous en prie, entrez donc », et la mort entrerait. Elle s’approcherait de son lit et demanderait encore : « Le moment est-il mal choisi ? Je peux très bien revenir plus tard. ». Le fermier Häubel se redresserait et dirait : « Mais non, mais non, c’est parfait maintenant, ne repoussons pas cela une fois de plus, qui sait quand vous auriez le temps de repasser. » Alors la mort s’assiérait sur la chaise disposée pour elle près du lit. Elle s’excuserait d’abord d’avoir les doigts froids, ce qui ne dérangerait pas du tout le fermier Häubel, il le savait, puis elle lui poserait une main sur les yeux.
Voilà comment le fermier Häubel se représentait les choses. Il se releva pour aller ouvrir la lucarne, afin que son âme puisse s’envoler.
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Les aéroports grouillent de vérités enfouies désireuses de surgir à la toute dernière minute. On y voit partout des gens s’enlacer une dernière fois, et j’espérai qu’ils le faisaient parce qu’avait surgi une vérité bien moins cruelle et effrayante que prévu. Mais peut-être les gens s’enlacent-ils le plus fort possible pour empêcher la vérité cachée de se révéler et de propager à la toute dernière minute puanteur et tapage.
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Selma promenait ses pensées tout en lisant les miennes, qui, surtout a l’approche de la visite de Frederik, ne se laissaient pas faire : elles s’enroulaient autour de moi et des arbres environnants telles des guirlandes de lettres.
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Avec l’amour, on pouvait faire tout un tas de chose. On pouvait le cacher plus ou moins bien, le traîner derrière soi, le soulever, le porter aux quatre coins du monde ou le glisser dans une composition florale, on pouvait le mettre en terre et l’envoyer au ciel. Et l’amour se laissait toujours faire, patient et flexible. Mais on ne pouvait pas le changer.
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