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EAN : 9782709662222
J.-C. Lattès (24/04/2019)
3.77/5   110 notes
Résumé :
Un petit village se réveille sur un mauvais augure  : Selma a rêvé d’un okapi. Or, chaque fois que Selma rêve de cet animal étrange – un mélange entre la girafe, le zèbre, le tapir et le cerf –, quelqu’un meurt le jour suivant. Sa petite-fille, Luise, observe avec son meilleur ami Martin la façon dont tout le monde prend ses dispositions, en prévision du pire. Il y a l’opticien, secrètement amoureux de Selma, qui s’apprête à enfin déclarer sa flamme  ; Elsbeth, la b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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“L'okapi est un animal aberrant, bien plus aberrant que la mort, avec ses pattes de zèbre, ses hanches de tapir, son corps couleur rouille évoquant celui de la girafe, ses yeux de biche et ses oreilles de souris, il n'a l'air lié à rien, rien du tout. Un okapi est totalement invraisemblable, aussi bien dans la réalité que dans les rêves funeste d'une habitante de Westerwald.” Westerwald, est la région boisée du centre de l'Allemagne, à l'est de Bonn, où se trouve le petit village où se déroule cette histoire, dans les années 80-90. Y vit Selma, la soixantaine, à qui quand un okapi apparaît en rêve, la mort apparaît dans la vraie vie dans les 24 heures qui suivent. Et justement elle vient d'en rêver d'un.....et les gens du village sont très superstitieux.
Nous allons suivre des yeux de Luisette, la petite-fille de Selma, l'affairement du village et de ses habitants dans les 29 heures qui suivent le rêve maléfique, dans l'angoisse de qui sera la cible mortelle du rêve ? Y défile une galerie de personnages loufoques, digne de Paassilina, l'opticien, chevalier servant de Selma, Palm, l'alcoolique, son fils Martin, futur haltérophile, copain de Luisette, Marlies la triste, Elsbeth “la chamane”,belle-soeur de Selma.......et leurs histoires émouvantes, aberrantes.
Tout est aberrant dans ce livre, l'okapi, le rêve, le village, la relation entre les habitants et le destin; pourquoi lui et pas moi ?.....et si c'était tout simplement la vie qui était aberrante ? Et oui, mais aberrante ou non, la Vie suit son cours, le rêve et la mort qui en découle n'en sont qu'une parenthèse, oubliée jusqu'au prochain rêve.
La Vie, vaut-elle la peine d'être vécue ? Qu'est-ce-que la vie réelle ? .....autant de questions, dont les réponses sont en chacun de nous....
Dans la veine de l'humour de Paassilina, que Leky manipule génialement pour amortir clichés et pathos, un premier roman primé qui nous vient d'Allemagne. Une très belle lecture qui divertit et fait réfléchir avec de l'amour en prime, c'est déjà beaucoup 😊 ! Et n'oubliez pas de passer chez Alberto , le glacier italien du village, déguster la coupe le” Très Grand Amour éperdu ”, pour vous éloigner de toutes vos certitudes et incertitudes et savourer en douceur ce magnifique récit !

Je remercie Les Éditions J.C.Lattés et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce beau livre.
#LeReveDeLocapi#NetGalleyFrance

“Chez un okapi non plus, il n'y a rien qui aille ensemble, et pourtant, c'est un animal d'une beauté “
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Ce livre choisi pour sa couverture originale et la 4 ème qui me laissait entrevoir un roman amusant et léger, s'est avéré comme l'okapi " il n'y a rien qui aille ensemble,et pourtant c'est un animal d'une grande beauté." Et donc pas si léger que cela... J'avoue qu'au début j'ai eu un peu de mal car le moins que je puisse dire c'est que Mariana Leky ne privilègie pas la ligne droite pour aller d'un point à l'autre ! Et pourtant quel plaisir lorsque je me suis laissée couler dans cet univers. J'y ai trouvé un curieux mélange de Paasalina pour ses personnages hauts en couleurs,un peu des frères Grimm pour l'aspect conte, mais aussi de Mathias Malzieu pour la candeur,la pureté et la force des sentiments.
Luise,la narratrice est la petite fille de Selma, personne lumineuse, merveilleuse de douceur et pourtant affirmée et repère pour tous. L'histoire prend naissance autour d'un de ses rêves car lorsque l'okapi apparaît dans ses songes,la mort emporte quelqu'un du village. Superstition bien ancrée et ceux qui s'en défendent sont les plus affectés! Son dernier rêve va cependant toucher celui auquel personne n'aurait pensé et pour Luise alors âgée de 10 ans c'est l'effondrement. Pourtant Selma va l'aider à admettre que "quelqu'un est parti. Mais le monde est toujours là. le monde entier,moins un". Tout l'intérêt de ce roman repose sur le lien qui unit les personnages du village en développant avec tact, sensibilité, poésie, amour et humour une bien jolie philosophie.
Autour de cette grand mère adorable,se côtoient l'opticien son amoureux de toujours qui n'a jamais pu lui déclarer sa flamme mais partage chaque instant de sa vie, Luise bien sûr,petite fille puis jeune fille qui pourrait bien être la cousine d'Amelie Poulain,Palm, l'alcoolique irascible un peu comme l'ogre des contes mais que la tristesse metamorphosera, Frédérick le beau moine bouddhiste qui suit chaque mouvement du village depuis son monastère au Japon grâce au battement de son coeur qui bat à l'unisson de celui de Luise,et puis les autres: le père et la mère de Luise, Alberto le glacier, le commerçant,le libraire etc.
Tout un monde que je quitte avec regret mais qui ne disparaît pas car " si nous regardons une chose, elle peut disparaître à notre vue,mais si nous n'essayons pas de la voir,elle ne peut pas disparaître". Cette phrase énigmatique signifie que " si on n'essaie pas de différencier une chose de toutes les autres choses qui nous entourent,alors cette chose ne peut pas non plus disparaître parce qu'elle n'est pas différencier. Comme elle ne se détache pas de tout le reste,elle est toujours là."
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Aussi incroyable que cela puisse paraitre : Selma, habitante sexagénaire d'un petit village autour de Bonn, semble annoncer un sinistre présage à chaque fois qu'elle rêve d'un okapi.
Quand elle rêve une nouvelle fois de cet animal singulier , tout le monde devient un peu fou, et c'est l'heure des révélations en tous genres ; chacun d'en profiter pour dévoiler ses pires secrets inavoués et ses pires fantasmes!
C'est Luisette, la petite fille de Selma, qui raconte cette histoire bigger than life, à la lisière de l'onirisme , un ton qui a fait de ce premier roman de Mariana Leky un très grand succès littéraire outre rhin.

On l'aime bien cette chronique douce amere allemande dépaysante et décalée, ,pas très loin de l'univers du regretté auteur finlandais le génial Arto Paaslina.
Commençant comme une farce légère vue par les yeux d'une enfant de douze ans, la deuxième partie du roman, vire au tragique et l'on se laisse très aisément porter par la plume vive et élégante de Mariana Leky !
Un très bon moment de lecture, idéale pour cet été , à conseiller surtout pour les non cartésiens et les doux réveurs !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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le rêve de l'Okapi Mariana Leky J.C Lattès avril 2019
#LeRêveDeLokapi #NetGalleyFrance

Ce matin-là une ambiance de plomb pèse sur un village du Westerwald . Selma a rêvé d'un okapi, cet animal improbable "avec ses pattes de zèbre, ses hanches de tapir, son corps couleur rouille évoquant celui de la girafe, ses yeux de biche et ses oreilles de souris". le problème est que lorsque Selma rêve d'un okapi la mort survient dans les 24 heures. Qui emportera t'elle cette fois-ci?
Luise sa petite fille raconte...
Mariana Leky nous confie une bien jolie histoire entre rêve et réalité. Mêlant à son récit la sagesse bouddhiste elle accompagne ses personnages tout au long du chemin. Plein de beaux moments , une écriture plaisante confèrent à ce roman une atmosphère surréaliste. Mais voilà je suis restée à côté et j'ai laissé se dérouler ce rêve sans y prendre part. Ce n'était sans doute pas le bon moment ...
Un très grand merci aux éditions J.C Lattès pour ce voyage au pays des rêves.
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L'Okapi animal étrange et aberrant, mais vraiment beau quand même, à mon avis.

Un conte moderne (hors du temps) où se mêlent le temps présent, le temps d'avant et l'intemporel.

Comme l'Okapi il n'y a rien qui va ensemble et pourtant tout se rejoint.

Sorte de puzzle de destins entremêlés.

Comme fil conducteur, le rêve, les croyances et un peu de poésie qu'on retrouve au détour du chemin de vie de chacun des protagonistes.

Une musique s'invite "Felicita", chanson des années 1980 du duo pop italien al Bano et Romina Power.

La mort, l'amour foudroient au hasard des vies.

L'étrangeté du récit m'a happé.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Il venait de se souvenir de sa visite chez un médecin du village voisin, alors qu’il avait cinq ans. Atteint de varicelle, il était couvert de pustules et accablé de fièvre et de frissons. La fièvre lui donnait nuit et jour de terribles cauchemars et l’opticien pleurait beaucoup.
Il avait redouté la visite chez le médecin, craint que celui-ci ne lui dise : « Arrête enfin de pleurer », craint le stéthoscope glacé. Mais le médecin avait dit très gentiment : « Assieds-toi donc, jeune homme à pois », puis avait frotté l’un contre l’autre ses mains de médecin pour les réchauffer et soufflé sur le stéthoscope pour le rendre moins froid. Il avait expliqué à l’opticien qu’avec le sirop et la pommade qu’il allait lui donner, d’innombrables et minuscules champions du monde de boxe allaient se glisser en lui. Ils étaient si petits qu’on ne pouvait pas les voir à l’œil nu, mais ils étaient aussi très fort, et avaient uniquement été inventés pour mette K.-O. la varicelle. L’opticien s’était tout de suite senti un peu mieux grâce aux petits champions invisibles qui étaient de son côté et allaient combattre la fièvre et les cauchemars.
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À part Elsbeth, la sœur de Selma, les habitants du village n’étaient d’ordinaire pas superstitieux. Ils se livraient avec insouciance à tout ce que la superstition interdisait, comme s’asseoir tranquillement sous des pendules murales malgré le danger mortel, ou dormir la tête vers la porte au risque de franchir cette même porte les pieds devant. Ils étendaient du linge entre Noël et le jour de l’An, ce qui, comme le leur rappelait Elsbeth, équivalait selon la superstition au suicide ou à une complicité de meurtre. Le cri nocturne du hibou ne les effrayait pas plus qu’un cheval en sueur dans l’écurie ou qu’un chien qui hurlait pendant la nuit, tête basse.
Mais le rêve de Selma, lui, mettait les gens devant un fait accompli. Si un okapi lui apparaissait en rêve, la mort apparaissait dans la vraie vie. Et tout le monde se comportait comme si la mort n’apparaissait vraiment qu’à ce moment là, comme si elle surgissait à l’improviste en se trémoussant et n’avait pas été là depuis toujours, proche et lointaine à la fois, comme une marraine qui, tout au long d’une vie, envoie des cadeaux petits et gros.
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Le fermier Häubel était convaincu que la mort serait polie, comme lui-même l’avait toujours été. Il était certain qu’elle ne lui arracherait pas sa vie mais la lui ôterait doucement des mains. Il s’imaginait qu’elle frapperait à sa porte, l’entrebâillerait et demanderait : « Puis-je ? », ce à quoi il répondrait évidemment : « Mais je vous en prie, entrez donc », et la mort entrerait. Elle s’approcherait de son lit et demanderait encore : « Le moment est-il mal choisi ? Je peux très bien revenir plus tard. ». Le fermier Häubel se redresserait et dirait : « Mais non, mais non, c’est parfait maintenant, ne repoussons pas cela une fois de plus, qui sait quand vous auriez le temps de repasser. » Alors la mort s’assiérait sur la chaise disposée pour elle près du lit. Elle s’excuserait d’abord d’avoir les doigts froids, ce qui ne dérangerait pas du tout le fermier Häubel, il le savait, puis elle lui poserait une main sur les yeux.
Voilà comment le fermier Häubel se représentait les choses. Il se releva pour aller ouvrir la lucarne, afin que son âme puisse s’envoler.
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Avec l’amour, on pouvait faire tout un tas de choses. On pouvait le cacher plus ou moins bien, le traîner derrière soi, le soulever, le porter aux quatre coins du monde ou le glisser dans une composition florale, on pouvait le mettre en terre et l’envoyer au ciel. Et l’amour se laissait toujours faire, patient et flexible. Mais on ne pouvait pas le changer.
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-Si tu veux mon avis, que le sexe avec Renate ait fait perdre la raison à ton mari ne révèle pas grand-chose sur la qualité de leur liaison. Après tout, quand on flanque un coup de poêle sur la tête de quelqu’un ça lui fait perdre la raison aussi.
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