Chemin de l’aube…
Chemin de l’aube
Rêve à fleur de vie
Accordant au présent
Sa bienveillance
Floraison du givre
Regard d’un printemps
Sur nos hivers.
…
Toi…
Toi
Qui apprivoises le velours du soir
Pour l'écrin bleu insaisissable
D'une nuit
Navigues au cœur de ton secret
Comme le don d'une âme dérobée à ses mots.
Fallait-il venir patience contre ta patience
Débrider la blessure de tes lointains
Confondre notre temps éphémère à ton étrangeté ?
Quelle souffrance d'hommes …
Quelle souffrance d'hommes vécut ton histoire ?
Nul poème pour dire
Ce que ressent le pied au monde qui vacille
Nul emblème d'un salut que la mer apporta…
Sommes-nous tes survivants ?
Enfants de tant d'oubli qui retournent à présent
Oiseaux du large
Vers le dessin des terres
Et reconnaissent
Au plus fort des terrasses ourlées par ton ciel
La démesure de leur absence.
Fracture vivante …
Fracture vivante de la rouille
L'oubli libère quelque trace
Que l'homme puisse encore rêver
De l'homme qu'il crut être à travers d'autres temps
Qui nomme-t-il ?
Les combattants d'une aube inachevée
Le poisson pris étonné du soleil au-devant de sa mort
L'aisance fragile des mondes éloignés d'un rivage…
Oserons-nous enfin…
Oserons-nous enfin
Parler la blessure
Taire la suffisance des cœurs
Vivre
À fleur d'énigme
L'invention de jardins
Suspendus à des destins
Naissant de nouveaux partages.
Lance ton chant
Dénude ta prière
Livre l'assise de tes pierres
À nos mains
Qu'elles ne soient pas sans âmes.
Glace des vents…
Glace des vents
À travers la sueur portée parmi les ruelles et les pierres
À te chercher…
Comme on cherche les traits d’une absence
Si proche de ses lèvres
Si hanté par sa voix
À te chercher…
Dans la lumière des tremblements
Dans les nuits closes à l’ afflux de la nuit
La patience où le désespoir se refuse .
…
Tout est juste…
Tout est juste
Le désordre
La peur
L’espoir inattendu
L’impossible rivage
Si tu oses un »pourquoi »
Il ne requiert pas d’aube
Alors demande à la nuit
Que son ombre soit l’ombre d’une présence
Plus profonde que les ténèbres
Douce
Vaste comme l’oiseau »
Lance ton chant…
Lance ton chant
Dénude l'assise de tes pierres
Affine ta prière
Le présent domine la mer
Défi vertigineux
Qui accroche ses maisons
Au bord de la poussière
Des tremblements
De l'air
Dans le mystère de l’autre…
Dans le mystère de l’autre
Don de parole
Dans l’étonnante solitude
Ne sachant rendre grâce
De ce printemps
Au-devant des voyages des âmes
Qui ont espéré
Dans leurs silences.
…
Rien n’est jamais donné …
Rien n’est jamais donné pour rien
Surtout pas la certitude
D’un fragile
Transport de l’âme
Vers un autre rivage .