Savoir, c'est ôter le secret et sa chape. Et cela est vrai, qu'importe le secret de famille.
Dans le journal "Le Soir " des 16 et 17 octobre 2021.
Je devais répondre à la question que personne ne m’avait jamais posée: qu’est-ce que cela change, en fait, d’être un enfant illégitime ?
(p.124) Le vide que j'ai pu ressentir à la seule idée de ne rien savoir de mes origines biologiques est un bon indicateur de l'absence de prise de parole à ce propos dans l'espace public ou médiatique: cela dérange ou indiffère, comme une conversation que l'on croirait intime alors qu'il s'agit d'un sujet universel.
Si le mot « bâtard » prête à sourire, il n’en est pas moins l’illustration parfaite de ce qui nous caractérise : né hors mariage, qui n’est pas de race pure, et, par essence donc, synonyme de rejet ou de disgrâce.
Devenir mère, ce n’est pas seulement porter puis accoucher d’un enfant, c’est revisiter la place que l’on occupait jusque là dans sa lignée.
(p.57) Mon récit personnel s'appuie sur deux événements : le moment de ma naissance et celui de la révélation. Entre les deux se déploie tout ce qui a été tu mais perçu, puis tout ce qui s'est avéré être -- mon ADN-- et enfin ce que j'ai décidé de construire à partir de ces informations.