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Citation de Villoteau


Assise dans le train, les yeux fixés sur la vitre, sur le grain et les menues rayures du verre que son regard ne traversait pas, si bien qu'elle aurait été en peine de décrire le paysage qu'elle parcourait dans un sens le matin, dans l'autre le soir une fois par mois depuis des années et des années, elle tremblait d'appréhension en s'imaginant devoir se composer une attitude judicieuse dans le cas où quelqu'un l'appellerait Malinka.

Puis ses pensées dérivaient, elle oubliait peu à peu le motif de son tremblement même si le tremblement demeurait et qu'elle ne savait comment le faire cesser et qu'elle finissait confusément par l'attribuer au mouvement du train qui scandait sous ses pieds, dans ses muscles, dans sa tête fatiguée, le prénom qu'elle aimait et détestait, qui lui inspirait peur et compassion en même temps, Malinka, Malinka, Malinka.

Il ne lui avait pas toujours été facile, quand sa fille Ladivine était encore petite, de se rendre ainsi secrètement à Bordeaux, d'y passer une partie de la journée puis d'en revenir suffisamment tôt pour ne susciter la méfiance de personne. Mais elle y avait toujours réussi.

Elle n'en était ni fière ni confuse.
Elle avait fait ce qu'elle devait faire, elle le ferait jusqu'à la mort de l'une ou de l'autre et elle avait, pour cela, mis en œuvre toutes les ressources dont elle disposait, qu'elle savait chiches d'intelligence, d'astuce, de tactique.
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