La peur nous a été inculquée avant même le mot pour la nommer. Je me souviens d’une sensation diffuse. Un picotement sous la peau. La peur mobilise le sang dans les veines du cœur. Laisse l’extrémité des doigts et des orteils glacée. Dans les battements accélérés de l’organe, l’attention se dirige, se fixe sur le père. Le choix de ses mots, l’intonation de la voix, ses poings sont-ils ouverts ou fermés? Ça change tout, ouvert ou fermé. Les poumons oublient d’expirer. Ils retiennent l’air, le compressent en petites bulles d’asphyxie