Les paquets ficelés attendent d'être déposés dans quelques archives. Mais, comme les musées et leurs réserves, les archives sont des tombeaux, à peine moins clos que ceux où se dilue la chair. Les sociétés sassent les mémoires des célébrités avec des tamis de plus en plus fins à mesure que passe le temps. Elles désherbent les bibliothèques, les dictionnaires-on y entre, on en sort, fugace passage. Ceux qui furent célèbres sont balayés, jetés hors des rubriques et envoyés dans les caves de la mémoire collective où les gloires ternissent sous la poussière de l'oubli. (p. 20)