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Citations de Mariella Guzzoni (21)


Lettre à Théo, Arles, 26 novembre 1889

[....] je me dis toujours que j'ai encore au coeur de peindre un jour une librairie de romans avec l'étalage jaune rose, le soir, et les passants noirs- c'est un motif si essentiellement moderne. Parce que ça paraît aussi au figuré un tel foyer de lumière. (p. 163)
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Van Gogh est fermement convaincu que la lecture constitue une forme essentielle d'enseignement et de divertissement et à Saint-Rémy il peut en faire pleinement l'expérience. Il n'est pas avide de nouvelles découvertes littéraires et ne partage pas non plus l'enthousiasme de Willemien pour "Les russes"- à l'exception de Tolstoï- dont les romans sont encensés en France et dans toute l'Europe dans les années 1880. Lecteur de toute époque, il se plonge dans les écrits qu'il aime, toujours certain de trouver un sens nouveau dans les lignes d'un vieux livre. ( p. 180)
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Tout au long de sa vie, il regardera Millet comme son "conseiller et guide en toutes choses".

c'est néanmoins un livre sur Millet qui le marque peut-être davantage que toute peinture. Quand, en effet, Van Gogh découvre à La Haye, en mars 1882, -La Vie et l'oeuvre de J.-F. Millet-, le "grand ouvrage" de l'écrivain et poète français Alfred Sensier (1815-1877), il est subjugué. Il se sent en parfaite harmonie avec le sujet, sur le plan théorique mais aussi personnel. Le caractère mélancolique de Millet, que décrit si bien l'auteur, est une révélation pour lui, un peu comme s'il regardait dans le miroir. "Enfin. Dis donc, Théo, quel gaillard, ce Millet ! De Bock m'a prêté le grand ouvrage de Sensier. Cela m'intéresse au point que je me réveille la nuit, allume la lampe et continue à lire [...] Voici quelques phrases extraites de Millet de Sensier. Elles m'ont profondément frappé et ému; ce sont des formules de Millet dictons du Millet : "L'art c'est un combat- dans l'art il faut y mettre sa peau" (p. 72)
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La Ville lumière

Dans la culture japonaise, le calligraphe et le peintre emploient le même outil (pour écrire, peindre et dessiner), le pinceau. Et sans doute n'est-ce pas un pur hasard si, à l'automne 1887, Vincent peint des caractères japonais dans des cadres décoratifs, pour deux de ses oeuvres célèbres d'après Hiroshige: -Pruniers en fleurs- et -Un pont sous la pluie- (...)
Van Gogh tente là une expérience peut-être radicalement nouvelle pour un artiste occidental : la conjonction de la peinture et de l'écriture. (p. 101)
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Dès l'adolescence, Vincent Van Gogh lit et relit des livres, il en recopie des passages, médite sur des textes qu'il dévore en quatre langues, embrassant des siècles d'histoire de l'art et de littérature. (...) Il faut dire que la littérature et la poésie ont été ses premières amours, avant son engagement dans la peinture. (p. 9)
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Le peintre paysan

L'un des premiers exercices de dessin de Van Gogh, et l'un de ceux qu'il exécute le plus fréquemment, est la copie du -Semeur- de Millet, elle l'accompagnera tout au long de sa carrière artistique à travers croquis, dessins et peintures. Son carnet de croquis de 1884-1885 témoigne de ses efforts pour parvenir à rendre le juste mouvement. Il a gardé cette oeuvre présente à l'esprit durant dix ans, y revenant sans cesse à travers des copies fidèles aussi bien que des peintures plus ambitieuses . (...)
Vincent semble y voir l'emblème de sa vie: dans cette seule métaphore visuelle se concentre l'existence de celui qui a voulu un jour devenir "semeur de la parole". Cette figure de semeur incarne sa conception de l'art conçu comme une mission , son credo. (p. 73)
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La Lecture, thème pictural

La figure de la Liseuse de romans tient une place très importante dans l'oeuvre de Van Gogh, sur le plan tant conceptuel que formel. Malheureusement, cette grande toile est rarement exposée, ayant appartenu à des collections privées durant des décennies (...)
Dans ce tableau, Vincent a dépassé de loin les portraits de liseuses ou liseurs silencieux de son temps, avec une peinture qui incarne pleinement le concept moderne de lecture individuelle par passion, pour s'instruire et pour son propre enrichissement. La toile traduit l'indescriptible alchimie qui se produit entre un livre et son lecteur- l'expérience même de la lecture. Si l'on veut savoir comment Vincent lisait, il suffit de regarder ce tableau. (p. 165)
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Le peintre paysan

L'ouvrage de Sensier [sur Millet ], publié à titre posthume en 1881, est effectivement un "grand ouvrage". Ce sont plus de 400 pages qui couvrent sa vie entière depuis l'enfance et dont le récit alterne avec les propres mots de Millet, qui restituent au lecteur la vivacité des dialogues entre son biographe et lui. la préface de Sensier débute ainsi : "Il y a là un peintre qui donne la vie aux humbles, un poète qui exalte les grandeurs ignorées, un homme de bien qui encourage et console". Dans le quatrième chapitre, consacré à la jeunesse de l'artiste, il est dit qu'il "dévora comme un affamé les livres de la maison paternelle", et qu'"une grande occupation pour Millet, c'était la lecture [...]"
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L'Art et la vie

Il ne fait aucun doute que Charles Dickens est l'écrivain britannique préféré de Van Gogh-auteur d'une grande profondeur, qui dénonce avec force l'injustice et la pauvreté dans le Londres de son temps. (...) Une de ses lettres à Van Rappard précise qu'il le lit aussi en français : " (...) je trouve beau tout ce qui vient de Dickens (...) Amon avis, il n'existe aucun écrivain qui soit autant peintre et dessinateur que Dickens. Il est un de ceux dont les personnages sont des résurrections...oh, je possède une édition française presque complète des oeuvres de Dickens, traduites sous la supervision de Dickens lui-même."
Cet athée aux sentiments "vrais" suscite chez Van Gogh des réflexions intarissables, il est son compagnon de voyage pour la vie. Le peintre connaît -Les Contes de Noël- pratiquement par coeur. (p. 68)
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Un lecteur de toute époque

Compagnons de route, mentors ou âmes soeurs : pour Vincent, les livres contribuent à une part essentielle de son développement personnel. Abolissant les frontières entre les arts, il a entamé un dialogue intérieur avec ses auteurs favoris, qui a grandement influé sur son évolution en tant qu'artiste. C'est l'un des aspects clé de sa relation avec les livres- son désir permanent de connaître les écrivains derrière les mots écrits (...) (p. 167)
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Van Gogh

Mais il faut apprendre à lire comme on doit apprendre à voir et apprendre à vivre. (p. 147)
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(...) Au lieu donc de me laisser aller au désespoir j'ai pris le parti de mélancholie active pour autant que j'avais la puissance d'activité, ou en d'autres termes j'ai préféré la mélancholie qui espère et qui aspire et qui cherche à celle qui morne et stagnante désespère. J'ai donc étudié plus ou moins sérieusement les livres à ma portée tels que la Bible et la Révolution Française de Michelet et puis l'hiver dernier Shakespeare et un peu V. Hugo et Dickens et Beecher Stowe". L'énoncé est clair : Vincent étudie, cherche un soutien dans ces livres et il y trouve une nouvelle direction spirituelle à suivre, un "évangile moderne" à sa mesure. (p. 26)
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En Provence

"Je trouve admirable dans les reproductions de Bing le dessin du brin d'herbe et des oeillets et le Hokoussai", dit-il à Théo. Ce dessin de brin d'herbe, d'un artiste anonyme, lui donne en particulier matière à réfléchir sur l'approche philosophique, méditative, du peintre japonais, avec lequel il se trouve parfaitement en accord. Pour Van Gogh, regarder un brin d'herbe "porte à dessiner" le monde, les saisons, les animaux, la figure humaine, à savoir s'unir à la nature dans un silence religieux: "Voyons cela, n'est-ce pas presque une vraie religion ce que nous enseignent ces japonais si simples et qui vivent dans la nature comme si eux mêmes étaient des fleurs" (p. 143)
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Le peintre paysan

Vincent se sent en totale affinité avec l'écrivain, dans sa manière de montrer que l'art peut s'inspirer de la vie réelle, si dure soit-elle. Il considère le romancier français comme un véritable maître de vie pour l'homme moderne: "[Zola ] est une nourriture saine et qui rend lucide. " (p. 86)
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" J'ai une passion plus ou moins irrésistible pour les livres"

(...)
Une deuxième notion peut nous aider à mesurer la force de ses centres d'intérêt: l'idée de "besoin": "J'ai une passion plus ou moins irrésistible pour les livres et j'ai le besoin de m'instruire continuellement, d'étudier si vous voulez, tout juste comme j'ai besoin de manger mon pain", écrit-il. Van Gogh ressent profondément la nécessité d'apprendre, d'agir, de jouer un rôle dans ce monde, voire de révolutionner l'art même.Il croit foncièrement en ce qu'il fait; pour lui, toute décision répond à l'accomplissement d'une mission, son lot quotidien. Les livres, qui tel des amis, l'accompagneront toute sa vie ont exercé une influence méconnue et pourtant importante sur son évolution artistique, comme en témoignent ses écrits et ses oeuvres.
(p. 6)
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Van Gogh passe en effet des heures, absorbé dans la contemplation des choses les plus simples ou bien lire et relire les mots de ses auteurs préférés, s'interrogeant sans cesse sur sa position d'artiste. Même dans les heures les plus sombres de sa vie, il puise sa force dans un dialogue intérieur. (p. 168)
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Dans le Borinage, "au cours gratuit de la grande université de la misère", Vincent se plonge dans la lecture, l'écriture et le dessin, ses trois piliers pour le restant de ses jours. (p. 33)
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de Van Gogh

C'est le fait de regarder longtemps les choses qui te mûrit et te fait les comprendre plus profondément. (p. 167)
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Le peintre paysan

Puis, quelques années plus tard, à La Haye en 1883, il lit -Le Peuple- de Michelet, qui décrit la classe ouvrière française de l'ère industrielle . Le livre lui plaît: " J'ai vu dans celui-ci quelque chose comme une esquisse rudimentaire, exécutée par un peintre que j'aime beaucoup, et qui, en tant que telle, possède un charme particulier" (...) Ce nouveau thème des "servitudes de l'homme-machine" est une question que Vincent affronte avec réalisme et empathie. Il existe un ensemble de magnifiques dessins, peintures et aquarelles qui montrent un ouvrier absorbé par son travail, en relation directe avec sa machine. (p. 82)
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Parmi ces livres que Van Gogh prise tant, emplis d'idées révolutionnaires, Charles Dickens (1812- 1870) occupe une place de choix. Comme nous le verrons, Vincent reviendra toute sa vie à ce grand romancier de l'époque victorienne qui, en maître de l'inversion des rôles, fait des enfants les "précepteurs en morale" des adultes et des modèles plutôt que des imitateurs. (p. 30)
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