Citations de Marilyse Trécourt (317)
Il y a quelques semaines, la vie que je souhaitais se résumait à un mari beau et attentionné et un fils premier de la classe. Je les ai eus sans pour autant m'en sentir plus heureuse : si eux ont changé, moi, je suis restée la même, avec les mêmes blessures, les mêmes doutes, les mêmes incompréhensions. Je sais à présent combien je me méprenais.
Aujourd'hui je suis prête à m'inventer une nouvelle vie. Et, quels que soient les obstacles, j'ai confiance : elle sera belle !
P.215
C'est simplement ce que tu veux être Lucas. Qui tu veux être. Tu as mille ressources en toi. Tu peux être celui que tu as envie de devenir et les choix sont infinis. Alors réfléchis-y et agis dorénavant de manière plus responsable. Ne compte plus sur moi pour tirer la locomotive. En revanche, je serai à bord du train pour t'accompagner pendant le voyage.
P.192
Tu sais, on peut très bien être sérieux sans se prendre au sérieux. La vie est magique, il faut savoir en profiter ! Rire, aimer, danser, chanter, vivre, quoi !
P.182
Cet exercice s'appelle "le jeu du serpent". Il consiste à exprimer la colère que vous avez contre quelqu'un de la manière la plus violente possible, en crachant votre venin. Ensuite, vous devrez trouver au moins cinq conséquences positives à cette colère, ce qui vous permettra de faire peau neuve, comme un serpent. Exprimez-les par des remerciements que vous adresserez à la personne ou à la situation qui en est à l'origine.
P.157
J'ai baptisé ce petit jeu rigolo "Tout est possible". Il va vous aider à formuler vos prochains souhaits en étant centrés sur vos aspirations et non pas sur ce que vous ne voulez plus. Et ça fait toute la différence ! L'objectif est de dresser la carte des possibles, de vos possibles, c'est-à-dire de tous les chemins de vie envisageables. Ne bridez pas votre créativité, laissez libre cours à votre imagination ! Je vais vous donner un exemple, ajoute-t-il en prenant une feuille du paper-board. Là, au centre, c'est moi, ce petit bonhomme rondouillard. Quel autre chemin de vie aurais-je pu prendre ? Voyons... J'aurai pu être une rock star !
Il trace alors une flèche qui part du centre et à l'extrémité de laquelle il dessine grossièrement un bonhomme et une guitare.
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P106
Nous aurions dû nous parler davantage, essayer de retrouver notre complicité pour reconstruire notre couple sur de nouvelles bases. Au lieu de ça, j'ai préféré aller à la simplicité et me choisir un nouveau mari. J'ai l'impression d'avoir été lâche et d'avoir abandonné mon couple sans même chercher à me battre pour le sauver. Et maintenant que c'est fait... et bien, il me suffit de ne pas reproduire les mêmes erreurs, pas vrai ?
P.91
J'apprends simplement à prêter plus attention à mon alimentation. On mange sans y penser, on avale la nourriture rapidement, sans la regarder, en la mâchant à peine, perdus dans nos réflexions ou nos conversations. Notre cerveau n'a pas le temps d'intégrer l'information. Et on peut s'empiffrer comme çà jusqu'à ressentir un sentiment de culpabilité et d'autodévalorisation. Tu vois ce que je veux dire ?
P.76
Ne vous encombrez pas de toutes ces interrogations, Estelle. Certaines personnes passent un temps infini à se poser toutes sortes de questions sur le comment, le pourquoi et le quand, alors que d'autres décident d'agir et de profiter de la vie, tout simplement.
P.36
Aujourd'hui, vous remarquez toutes les qualités de votre nouveau mari, si je puis dire. Mais, si vous le considériez comme votre mari depuis plus de quinze ans, ses belles qualités ne vous apparaîtraient sans doute plus de manière aussi évidente.
P.34
Quand je me suis penchée pour l’embrasser, j’ai nettement perçu son mouvement de recul. J’ai fait comme si je n’avais rien vu, comme si je croyais ses mensonges, comme si cela ne m’atteignait pas, car je ne voulais pas aggraver la situation. Je suis partie aussi dignement que possible, essayant en vain de calmer les tressautements de mon menton et d’endiguer mes larmes. Mon « à demain » n’était qu’un murmure plaintif.
Son cœur a été réparé mais c’est le mien qui saigne. Son cœur a été réparé mais il ne fonctionne plus comme avant, comme si le petit supplément d’âme qui l’innervait s’était tari quand le chirurgien a rebouché le trou qui aurait pu le tuer. Aujourd’hui, quand je regarde Maxime, je ne vois que ce trou, ce fossé entre lui et moi, un fossé abyssal, ténébreux, glacé, terrifiant.
Je ne reconnais pas la femme qui me fait face. C’est Alice en apparence. Mais à l’intérieur, ce n’est plus la même. Ce n’est plus ma Tulipe. C’est une inconnue. Une inconnue qui a cherché à me faire mal, à me faire taire. Une inconnue qui me fait peur. Et dont je dois me méfier.
Et je me battrai avec toi, main dans la main, je te donnerai mon souffle s’il le faut pour que tu respires, et je te donnerai mon cœur s’il t’en faut un nouveau, je te donnerai ma vie pour que tu continues à vivre. Tu es l’être le plus pur que je connaisse et tu mérites ta place sur cette Terre, certainement plus que moi. Mais pour l’instant, il faut que tu te reposes. Quand tu iras mieux, vraiment mieux, nous parlerons tous les deux et je te confierai ce qui me consume à petit feu.
Son visage souriant est éclairé par les guirlandes multicolores et les bougies des photophores, l’auréolant d’une lumière orangée. Elle est resplendissante. Tellement différente de celle que j’ai vue en prison il y a deux jours, blafarde, un gros pansement sur le front, terrorisée par son agression. Comment tout cela a-t-il pu se produire ? Comment en est-elle arrivée là ? Sa vie si parfaite a basculé dans un cauchemar sans nom.
Ils n’ont jamais voulu avoir d’enfants biologiques. Ils estiment qu’il y a bien trop d’enfants malheureux qui méritent d’être aimés et protégés et ils ont fait le choix de leur consacrer tout leur temps et leur amour.
Il m’est arrivé de boire un verre avec eux après les cours à l’occasion, mais je ne les appréciais pas vraiment. Un peu trop exubérants à mon goût. Le genre de fils de riches qui se croient tout permis et qui aiment se donner en spectacle, si vous voyez ce que je veux dire.
Je ressens soudain un vide amer au fond de moi, un vide que je n’avais pas perçu jusque-là, ou plutôt un vide que je nie depuis longtemps, parce qu’un homme n’éprouve pas ce genre de choses, parce qu’un homme fait face et ne se plaint pas, comme l’aurait dit mon cow-boy de père. Je n’ai personne à qui me confier. Je n’ai plus eu de relation stable depuis plusieurs mois, juste quelques liaisons passagères et décevantes.
Avant tout, je veux que tu saches que je t’aime, depuis le premier jour, depuis que je t’ai entendu chanter si faux, depuis que ton sourire a illuminé ma vie. Je ne veux pas que tu en doutes. Jamais ! Même après ce que je vais te révéler. Une dernière chose, avant que tu ne lises la suite… Tu es le seul à me connaître vraiment, à connaître celle que je suis, au fond de mon cœur.
Elle a un regard de démente qui s’envenime à mesure que les cris des détenues s’intensifient. J’aimerais parler, hurler, mais aucun son ne sort de ma bouche. Mes mains se mettent à trembler et je sens la serviette qui enserrait ma poitrine tomber le long de mes jambes. Ma vue commence à se troubler mais je parviens quand même à voir le peigne s’approcher beaucoup trop près de ma joue. Et puis plus rien.
C'est parfois quand on touche le fond du puits qu'on voit le mieux la lumière qui l'inonde.